Jean-Léon GÉRÔME Vesoul, 1824 - Paris, 1904
Sculpturae vitam insufflat pictura ou L'atelier de Tanagra
Sold 49,856
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Jean-Léon GÉRÔME Vesoul, 1824 - Paris, 1904
Sculpturae vitam insufflat pictura ou L'atelier de Tanagra
Huile sur toile (Toile d'origine)
Signée par Aimé Morot 'Par J.L. Gérôme / A. Morot' en bas à droite
Annoté 'Mr Goupil 23 quai Voltaire' au crayon et 'Mr Boullaire' à la craie sur le châssis au verso
(Inachevé)
Dans son cadre d'origine
Sculpturae vitam insufflat pictura or the Tanagra workshop, oil on canvas, signed and annotated, by J. Gérôme
h: 59,50 w: 76 cm
Commentaire : Le titre de l'œuvre : 'Sculpturae vitam insufflat pictura' (la peinture donne vie à la sculpture) résume à lui seul la démarche de Gérôme dans ses dernières années. Grâce au geste de l'artiste, l'illusion se transforme en vie réelle, le peintre transmet l'élan vital du bout du pinceau comme Pygmalion l'insufflait à Galatée ou comme Dieu la donnait à Adam au plafond de la chapelle Sixtine. Il peint ici une de ces reconstitutions historiques qu'il aime élaborer, avec un grand souci d'exactitude, situant la scène dans une boutique de poterie imaginaire à Tanagra en Béotie. Le groupe de femmes au fond à droite est vêtu comme le sont les petites figurines hellénistiques, dont plusieurs sont versées au Louvre dès 1874, juste après les fouilles du site. La composition de notre toile diffère de celle de l'Art Gallery of Ontario de Toronto1 et s'apparente plus à la version en collection privée2 ('Atelier de Tanagra', 1893, toile, 65 x 91 cm), mais recentrée et simplifiée de plusieurs détails secondaires qui ont été exclus ici.
A partir de 1890, Gérôme s'adonne à la sculpture, réalisant une soixantaine d'œuvres. S'il apprécie cette technique qui permet de mieux appréhender les formes et de rendre avec exactitude les anatomies, il reste rebuté par l'aspect artificiel du marbre et opte pour sa mise en peinture comme cela se pratiquait sur les figurines en terre cuite produites par les ateliers de Tanagra en Grèce, site archéologique exhumé dans les années 1870 : " Je me suis d'abord occupé de la coloration des marbres, car j'ai toujours été effrayé par la froideur des statues " écrit-il en 1892. Il aime créer des liens entre ses sculptures et ses peintures, s'amusant à insérer les premières dans ses compositions sur toile ou à réaliser en trois dimensions des motifs antérieurement créés en peinture. En 1903, dix ans après avoir imaginé et peint notre tableau, Gérôme sculpte la statue posée sur une colonne que l'on aperçoit en arrière-plan. Il vient de quitter son atelier à l'Ecole des Beaux-Arts après quarante ans d'enseignement et réalise là sa dernière sculpture. Le modèle en plâtre de cette 'Corinthe' a été acquis en 2008 par le musée d'Orsay (fig.1). La version en marbre fut choisie pour être exposée à titre posthume au Salon des Artistes en 1904.
Le nom associé à celui de Gérôme, à côté de sa signature, est celui de son gendre Aimé Morot (1850-1913). Ce peintre et sculpteur qui fut son élève épousa sa seconde fille, Suzanne Gérôme, le 10 novembre 1887. C'est elle qui reçut le fond d'atelier de son père en 1904. C'est alors qu'Aimé Morot, qui avait travaillé avec son beau-père, a authentifié certaines œuvres trouvées dans l'atelier en y apposant sa signature. Sur le châssis, les noms de Goupil et Boullaire sont ceux de deux notaires du quai Voltaire, l'un succédant à l'autre en 1897, maître Boullaire étant chargé de dresser l'inventaire après-décès de Gérôme en janvier 1904.
1. Gerald. M. Ackerman, 'Jean-Léon Gérôme', Paris, 2000, p. 336, n° 411
2. 'Ibid.', p. 337, n° 412
Un certificat du professeur Ackerman, daté du 10 janvier 2009, sera remis à l'acquéreur.
Nous remercions Emily M. Weeks d'avoir étudié notre tableau.
Un certificat d'Emily M. Weeks daté du 12 juillet 2023 sera remis à l'acquéreur. Notre tableau sera inclus dans son addenda au catalogue raisonné de Gérôme, à paraître.
Estimation 25 000 - 35 000 €
Sold 49,856 €
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