Sale Old Master & 19th Century Art - 20 march 2024 /Lot 58 Pompeo BATONI Lucques, 1708 - Rome, 1787 Allégorie de la peinture

  • ¤ Pompeo BATONI Lucques, 1708 - Rome, 1787 Allégorie de la peinture Huile sur toile (Toile d'origine)
  • ¤ Pompeo BATONI Lucques, 1708 - Rome, 1787 Allégorie de la peinture Huile sur toile (Toile d'origine)
  • ¤ Pompeo BATONI Lucques, 1708 - Rome, 1787 Allégorie de la peinture Huile sur toile (Toile d'origine)
  • ¤ Pompeo BATONI Lucques, 1708 - Rome, 1787 Allégorie de la peinture Huile sur toile (Toile d'origine)
  • ¤ Pompeo BATONI Lucques, 1708 - Rome, 1787 Allégorie de la peinture Huile sur toile (Toile d'origine)
  • ¤ Pompeo BATONI Lucques, 1708 - Rome, 1787 Allégorie de la peinture Huile sur toile (Toile d'origine)
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Pompeo BATONI Lucques, 1708 - Rome, 1787
Allégorie de la peinture
Huile sur toile (Toile d'origine)


Allegory of the painting, oil on canvas (original canvas), by P. Batoni
h: 48,50 w: 38 cm

Provenance : Saisi par l'armée américaine en 1945 puis restitué avant 1959 à la comtesse Contanz Francken-Sierstorpff ;
Vente de la comtesse Contanz Francken-Sierstorpff et à divers propriétaires, Cologne, Lempertz, 11 novembre 1959, n° 6 ;
Collection particulière, Suisse


Bibliographie : Anthony M. Clark, 'Pompeo Batoni Complete catalogue of his works with an Introductory text', Oxford, 1985, p. 221, n° 43
Edgar Peters Bowron, 'Pompeo Batoni. A complete catalogue of his paintings', volume I, New Haven, Londres, 2016, p. 42, n° 37

Commentaire : Œuvres en rapport :
Deux copies d'atelier plus grandes :
- Cassa di Risparmo di Lucca, à Lucques (64 x 48 cm), (fig. 1) ;
- Vente anonyme ; Venise, Franco Semenzato, 15 décembre 1991, n° 37 (64,3 x 49,3 cm)

Dans la même vente de la comtesse Contanz Francken-Sierstorpff, il y avait 'Le Cimetière' de Carl Friedrich Lessing, acquis par le musée du Louvre en 1990. Le musée indique dans l'historique ce tableau : " la provenance Francken-Sierstorpff n'est pas avérée, faute d'être spécifiée dans le catalogue de cette vente qui regroupait des oeuvres de divers propriétaires ". Constituée à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, la collection des comtes de Sierstorpff, au château de Driburg en Westphalie, possédait d'importants chefs-d'œuvre, dont une partie a été vendue le 19 avril 1889 chez Rudoph Lepke à Berlin. Parmi eux, citons 'L'Homme à la croisée des chemins entre le vice et la vertu', de Frans Francken II (collection particulière, anciennement en dépôt au Museum of Fine Arts de Boston) ou la 'Vierge à l'enfant et des anges' de Bernard van Orley (New York, Metropolitan Museum).
En 1943, la comtesse Contanz Francken-Sierstorpff (1923 - 2006) épouse en premières noces, Hyazinth comte Strachwitz von Groß-Zauche und Camminetz (né en 1920 - date inconnue), fils d'un colonel de l'armée allemande et haut dignitaire du parti nazi. Elle divorce en 1945. Elle se marie ensuite avec l'américain William Dowdell Denson (1913 - 1998) en 1949, qui est le procureur en chef dans les procès des criminels de guerre des camps de concentration nazis (procès de Dachau).

En 1740, Pompeo Batoni développe plusieurs compositions de grand format regroupant des allégories des Arts libéraux pour des amateurs. La première, destinée à Vincenzo Maria Riccardi à Florence (Francfort-sur-le-Main, Städel Museum, fig. 2), comprend la Poésie tenant une lyre, la Peinture œuvrant à représenter Apollon sur une toile posée sur un chevalet. Elles sont accompagnées de la Sculpture et de l'Architecture. Une paire est ensuite commandée par le comte Francesco Conti à Lucques (ville dont Batoni est natif) : 'La Peinture, la Sculpture et l'Architecture' sont mises en pendant d'Apollon, la Musique et la Géométrie' (collection privée, une version d'atelier de la seconde est conservée au musée du Louvre).

A trente-deux ans, au début de sa maturité, Batoni rompt avec les effets visuels faciles du style Rococo de ses contemporains et avec l'art rocaille français qui commence alors à se diffuser en Italie. Il choisit des sujets nobles qui permettent l'élévation de l'esprit du spectateur. Plastiquement, il prend pour modèle les lignes épurées d'un classicisme renouant autant avec l'Antique qu'avec Raphaël ou Guido Reni, et garde une matière lisse, onctueuse, sans effet appuyée de touche.

A la même époque, il peint notre tableau où la représentation de la Peinture est isolée. Anthony Clark et Edgar Peters Bowron (op. cit) suggèrent que Batoni aurait créé une série de quatre tableaux associant la musique, l'architecture et la sculpture. Ces trois originaux seraient perdus mais sont connus par des copies (localisations inconnues). Le sujet n'est pas qu'un prétexte à décrire une belle jeune femme. Elle tient une palette et arbore fièrement ses pinceaux, mais à la différence de la plupart des exemples antérieurs sur ce thème, elle n'est pas au travail devant une toile et un chevalet. Batoni met davantage l'accent sur l'aspect intellectuel et noble de son art. D'une certaine manière, il se place dans la continuité d'un Nicolas Poussin, versé davantage dans l'intellect que dans l'action, tel qu'il se présente dans ses autoportraits. Ce qui n'empêche pas un certain raffinement?: la perle, les tresses blondes qui se rejoignent en une boucle sur sa poitrine, le manteau rouge vif sont peints avec un raffinement destiné au plaisir visuel du collectionneur, de l'amateur, auquel il était destiné.

Batoni reprendra la pose de la jeune femme de notre toile et le même cadrage pour son autoportrait de 1765, conservé à Munich. Il peut être considéré comme le dernier grand peintre de Rome au XVIIIe siècle. Au-delà de ses nombreux célèbres portraits des voyageurs du Grand Tour, il a fortement marqué l'évolution de la peinture d'histoire. Sa tendance classicisante trouvera un écho dès les années 1750 à 1770 et le désigne comme le précurseur du néo-classicisme, annonçant Anton Raphaël Mengs, Joseph-Marie Vien et Louis Lagrenée. A la fin de sa vie, la légende raconte qu'il aurait donné sa palette et ses pinceaux à Jacques-Louis David.

Lot en importation temporaire
L'acquéreur devra acquitter des frais d'importation, soit 5,5% en sus du prix d'adjudication sauf s'il réexporte immédiatement le lot hors de l'Union Européenne.
Lot in temporary importation.
In addition to the commissions and taxes, and additional import fees of 5,5% of the hammer price will be charged. The import fees can be retroceded to the purchaser on presentation of written proof of exportation outside European Union.
Estimation 100 000 - 150 000 €

Lot 58

Pompeo BATONI Lucques, 1708 - Rome, 1787
Allégorie de la peinture

Estimation 100,000 - 150,000 € [$]

¤ Temporary import

Pompeo BATONI Lucques, 1708 - Rome, 1787
Allégorie de la peinture
Huile sur toile (Toile d'origine)


Allegory of the painting, oil on canvas (original canvas), by P. Batoni
h: 48,50 w: 38 cm

Provenance : Saisi par l'armée américaine en 1945 puis restitué avant 1959 à la comtesse Contanz Francken-Sierstorpff ;
Vente de la comtesse Contanz Francken-Sierstorpff et à divers propriétaires, Cologne, Lempertz, 11 novembre 1959, n° 6 ;
Collection particulière, Suisse


Bibliographie : Anthony M. Clark, 'Pompeo Batoni Complete catalogue of his works with an Introductory text', Oxford, 1985, p. 221, n° 43
Edgar Peters Bowron, 'Pompeo Batoni. A complete catalogue of his paintings', volume I, New Haven, Londres, 2016, p. 42, n° 37

Commentaire : Œuvres en rapport :
Deux copies d'atelier plus grandes :
- Cassa di Risparmo di Lucca, à Lucques (64 x 48 cm), (fig. 1) ;
- Vente anonyme ; Venise, Franco Semenzato, 15 décembre 1991, n° 37 (64,3 x 49,3 cm)

Dans la même vente de la comtesse Contanz Francken-Sierstorpff, il y avait 'Le Cimetière' de Carl Friedrich Lessing, acquis par le musée du Louvre en 1990. Le musée indique dans l'historique ce tableau : " la provenance Francken-Sierstorpff n'est pas avérée, faute d'être spécifiée dans le catalogue de cette vente qui regroupait des oeuvres de divers propriétaires ". Constituée à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, la collection des comtes de Sierstorpff, au château de Driburg en Westphalie, possédait d'importants chefs-d'œuvre, dont une partie a été vendue le 19 avril 1889 chez Rudoph Lepke à Berlin. Parmi eux, citons 'L'Homme à la croisée des chemins entre le vice et la vertu', de Frans Francken II (collection particulière, anciennement en dépôt au Museum of Fine Arts de Boston) ou la 'Vierge à l'enfant et des anges' de Bernard van Orley (New York, Metropolitan Museum).
En 1943, la comtesse Contanz Francken-Sierstorpff (1923 - 2006) épouse en premières noces, Hyazinth comte Strachwitz von Groß-Zauche und Camminetz (né en 1920 - date inconnue), fils d'un colonel de l'armée allemande et haut dignitaire du parti nazi. Elle divorce en 1945. Elle se marie ensuite avec l'américain William Dowdell Denson (1913 - 1998) en 1949, qui est le procureur en chef dans les procès des criminels de guerre des camps de concentration nazis (procès de Dachau).

En 1740, Pompeo Batoni développe plusieurs compositions de grand format regroupant des allégories des Arts libéraux pour des amateurs. La première, destinée à Vincenzo Maria Riccardi à Florence (Francfort-sur-le-Main, Städel Museum, fig. 2), comprend la Poésie tenant une lyre, la Peinture œuvrant à représenter Apollon sur une toile posée sur un chevalet. Elles sont accompagnées de la Sculpture et de l'Architecture. Une paire est ensuite commandée par le comte Francesco Conti à Lucques (ville dont Batoni est natif) : 'La Peinture, la Sculpture et l'Architecture' sont mises en pendant d'Apollon, la Musique et la Géométrie' (collection privée, une version d'atelier de la seconde est conservée au musée du Louvre).

A trente-deux ans, au début de sa maturité, Batoni rompt avec les effets visuels faciles du style Rococo de ses contemporains et avec l'art rocaille français qui commence alors à se diffuser en Italie. Il choisit des sujets nobles qui permettent l'élévation de l'esprit du spectateur. Plastiquement, il prend pour modèle les lignes épurées d'un classicisme renouant autant avec l'Antique qu'avec Raphaël ou Guido Reni, et garde une matière lisse, onctueuse, sans effet appuyée de touche.

A la même époque, il peint notre tableau où la représentation de la Peinture est isolée. Anthony Clark et Edgar Peters Bowron (op. cit) suggèrent que Batoni aurait créé une série de quatre tableaux associant la musique, l'architecture et la sculpture. Ces trois originaux seraient perdus mais sont connus par des copies (localisations inconnues). Le sujet n'est pas qu'un prétexte à décrire une belle jeune femme. Elle tient une palette et arbore fièrement ses pinceaux, mais à la différence de la plupart des exemples antérieurs sur ce thème, elle n'est pas au travail devant une toile et un chevalet. Batoni met davantage l'accent sur l'aspect intellectuel et noble de son art. D'une certaine manière, il se place dans la continuité d'un Nicolas Poussin, versé davantage dans l'intellect que dans l'action, tel qu'il se présente dans ses autoportraits. Ce qui n'empêche pas un certain raffinement?: la perle, les tresses blondes qui se rejoignent en une boucle sur sa poitrine, le manteau rouge vif sont peints avec un raffinement destiné au plaisir visuel du collectionneur, de l'amateur, auquel il était destiné.

Batoni reprendra la pose de la jeune femme de notre toile et le même cadrage pour son autoportrait de 1765, conservé à Munich. Il peut être considéré comme le dernier grand peintre de Rome au XVIIIe siècle. Au-delà de ses nombreux célèbres portraits des voyageurs du Grand Tour, il a fortement marqué l'évolution de la peinture d'histoire. Sa tendance classicisante trouvera un écho dès les années 1750 à 1770 et le désigne comme le précurseur du néo-classicisme, annonçant Anton Raphaël Mengs, Joseph-Marie Vien et Louis Lagrenée. A la fin de sa vie, la légende raconte qu'il aurait donné sa palette et ses pinceaux à Jacques-Louis David.

Lot en importation temporaire
L'acquéreur devra acquitter des frais d'importation, soit 5,5% en sus du prix d'adjudication sauf s'il réexporte immédiatement le lot hors de l'Union Européenne.
Lot in temporary importation.
In addition to the commissions and taxes, and additional import fees of 5,5% of the hammer price will be charged. The import fees can be retroceded to the purchaser on presentation of written proof of exportation outside European Union.
Estimation 100 000 - 150 000 €

Sale’s details

Sale: 4415
Date: 20 Mar. 2024 17:00
Auctioneer: Matthieu Fournier

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Matthieu Fournier
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mfournier@artcurial.com

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Conditions of Purchase

Old Master & 19th Century Art