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François BOUCHER Paris, 1703 - 1770 Etude de guerrier chinois de face en pied, portant un arc et une lance Crayon noir, sanguine et rehauts de lavis gris
Study of a Chinese warrior, black and red chalk, grey wash highlights, by Fr. Boucher Hauteur : 31 Largeur : 18,50 cm
Provenance : Vente anonyme ; Londres, Christie's, 4 juillet 1995, n° 270 (comme atelier de Jean-Baptiste Leprince) ; Collection particulière, Paris
Expositions : 'François Boucher. Fragments d'une vision du monde', Copenhague, musée GI Holtengaard, 2013, p. 48-49, n° 12, catalogue par Françoise Joulie
Commentaire : L'écriture de ce guerrier chinois le situe autour de 1740, parmi les premiers dessins que Boucher réalise sur ce thème. La sanguine associée au lavis gris est fréquente dans les dessins des premiers sujets chinois, nous la retrouvons par exemple dans 'La Chinoise en palanquin' du musée Grobet - Labadié de Marseille. De plus, les mains rapidement traitées par des lignes courbes et les pieds effilés apparentent cette étude à d'autres feuilles très enlevées comme celles préparant les illustrations pour les 'Œuvres' de Molière de 1735. Le traitement de l'ensemble est rare car on y voit l'artiste évoluant peu à peu à partir d'une première mise en place, et hésitant sur la coiffure ou les armes portées par le guerrier. Deux éléments de comparaison sont à rapprocher de cette feuille : un 'Jeune archer' (fig. 1)1, composition à un seul personnage qui rappelle les peintures de sujets chinois de Watteau qu'il a gravées dès 1731, et 'Le soldat chinois', planche gravée n°11 d'un ensemble ayant pour titre " Recueil de diverses Figures chinoises du cabinet de Fr. Boucher peinte (sic) du Roi " qui montre des objets de ses collections qu'il a voulu graver lui-même. Dans les années 1737-1738, Boucher peintre du roi à Paris, Versailles et Fontainebleau, a en effet commencé une collection de " pagodes " et " magots " chinois, qu'il trouve probablement chez le marchand Gersaint, pour lequel il dessine des frontispices de catalogues et la célèbre carte-adresse 'A la Pagode'. Le sourire de notre guerrier souligné par des effets d'ombre tranchés appartient à la typologie de l'oriental, il exprime ce que Roger de Piles définissait en 1708 comme " la passion morale ", " qui inspire la douceur, la tendresse et l'humanité " ; investi du même rôle qu'un masque, il traduit la sérénité d'une civilisation que les écrivains et philosophes contemporains présentent comme un modèle de modération.
Nous remercions Madame Françoise Joulie de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de ce dessin par un examen de visu, ainsi que pour son aide à la rédaction de cette notice.
François BOUCHER Paris, 1703 - 1770 Etude de guerrier chinois de face en pied, portant un arc et une lance Crayon noir, sanguine et rehauts de lavis gris
Study of a Chinese warrior, black and red chalk, grey wash highlights, by Fr. Boucher Hauteur : 31 Largeur : 18,50 cm
Provenance : Vente anonyme ; Londres, Christie's, 4 juillet 1995, n° 270 (comme atelier de Jean-Baptiste Leprince) ; Collection particulière, Paris
Expositions : 'François Boucher. Fragments d'une vision du monde', Copenhague, musée GI Holtengaard, 2013, p. 48-49, n° 12, catalogue par Françoise Joulie
Commentaire : L'écriture de ce guerrier chinois le situe autour de 1740, parmi les premiers dessins que Boucher réalise sur ce thème. La sanguine associée au lavis gris est fréquente dans les dessins des premiers sujets chinois, nous la retrouvons par exemple dans 'La Chinoise en palanquin' du musée Grobet - Labadié de Marseille. De plus, les mains rapidement traitées par des lignes courbes et les pieds effilés apparentent cette étude à d'autres feuilles très enlevées comme celles préparant les illustrations pour les 'Œuvres' de Molière de 1735. Le traitement de l'ensemble est rare car on y voit l'artiste évoluant peu à peu à partir d'une première mise en place, et hésitant sur la coiffure ou les armes portées par le guerrier. Deux éléments de comparaison sont à rapprocher de cette feuille : un 'Jeune archer' (fig. 1)1, composition à un seul personnage qui rappelle les peintures de sujets chinois de Watteau qu'il a gravées dès 1731, et 'Le soldat chinois', planche gravée n°11 d'un ensemble ayant pour titre " Recueil de diverses Figures chinoises du cabinet de Fr. Boucher peinte (sic) du Roi " qui montre des objets de ses collections qu'il a voulu graver lui-même. Dans les années 1737-1738, Boucher peintre du roi à Paris, Versailles et Fontainebleau, a en effet commencé une collection de " pagodes " et " magots " chinois, qu'il trouve probablement chez le marchand Gersaint, pour lequel il dessine des frontispices de catalogues et la célèbre carte-adresse 'A la Pagode'. Le sourire de notre guerrier souligné par des effets d'ombre tranchés appartient à la typologie de l'oriental, il exprime ce que Roger de Piles définissait en 1708 comme " la passion morale ", " qui inspire la douceur, la tendresse et l'humanité " ; investi du même rôle qu'un masque, il traduit la sérénité d'une civilisation que les écrivains et philosophes contemporains présentent comme un modèle de modération.
Nous remercions Madame Françoise Joulie de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de ce dessin par un examen de visu, ainsi que pour son aide à la rédaction de cette notice.