GRAND FIRMAN AU CHIFFRE DU SULTAN MUSTAFA III (R. 1757-74)
Constantinople, Turquie ottomane, troisième quart XVIIIe siècle
En turc ottoman, copié sur deux feuilles de papier assemblés, la tughra du sultan finement exécutée à l'encre dorée, le texte de sept lignes en jali divani écrit à l'encre dorée sur un fond moucheté d'or, sequins à l'or entre les lignes, daté à la fin, pliures, froissures, déchirures, petits manques et petites salissures.
Dim. : 154 x 59 cm

Provenance :
Collection particulière d'Emanuele Pantanella, décoré de la Légion d'honneur pour un don important fait au musée du Louvre

A Large Firman of Sultan Mustafa III (r. 1757-74), Constantinople, Ottoman Turkey, Third Quarter 18th Century

Un firman est un ordre écrit émanant du sultan ottoman, ou tout du moins émis en son nom par la chancellerie impériale (diwan-i humayun), et portant son chiffre (tughra). Ce terme général recouvre des documents administratifs d'une nature très diverse. On y trouve ainsi les berat, un type particulier de document permettant d'accordant un privilège ou nommer un agent de l'État, les mülkname, qui désignent des titres de propriété terrienne accordée à certains individus ou encore les vakfiye, les chartes des fondations pieuses détaillant la gestion des biens awqaf.

Si la typologie des firmans impériaux varie en fonction des époques, on y rencontre fréquemment les mêmes éléments, visibles au sein de notre firman. Le document débute par une invocation à Allah, plus ou moins longue selon les cas, qui débute par le mot Huwa (" Lui "). Celle-ci est suivie par la tughra, le chiffre impérial du sultan. Celle-ci pouvait être très richement enluminée, en faisant une véritable œuvre d'art, ou simplement tracée à l'encre dorée, rouge ou noire. La tughra était apposée sur le document une fois que le corps du texte avait été rédigé et marquait ainsi l'approbation finale de la chancellerie. Elle était suivie par le corps du texte qui était fréquemment noté dans une graphie dédiée, le jali divani, une variante du divani au sein de laquelle les lettres étaient particulièrement imbriquées les unes dans les autres.

Pour une discussion sur les firmans ottomans, voir Aysegül Nadir (dir.), Osmanli Padisah Fermanlari, Londres, 1986 ainsi que Ismet Binark (dir.), Osmanli Fermanlari, Istanbul, 1992.


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