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Le 20 mars 2024, le département Maîtres anciens & du XIXe siècle d’Artcurial réalisera sa vente de prestige du printemps qui mettra notamment à l’honneur un marbre exceptionnel d’Antonio Canova intitulé Tête de Calliope ou Portrait présumé de Marie-Louise de Habsbourg, Impératrice des Français en Calliope.
En célébrant l’antique et en domptant le marbre blanc le plus pur au service du Beau idéal, Antonio Canova révolutionne la sculpture de son temps. Installé à Rome à partir de 1781, il reçoit rapidement de prestigieuses commandes des cours étrangères et sa renommée devient vite internationale. Autour de l’année 1812, période durant laquelle Canova sculpte la tête de Calliope, le sculpteur est au faîte de sa brillante carrière. Nommé membre de l’Académie de Saint-Luc à Rome en 1810, il en devient le directeur en 1814 et son atelier de la Via delle Colonnette est un passage obligé pour tous les collectionneurs et grands amateurs internationaux visitant la Ville éternelle.
Malgré les troubles géopolitiques et son attachement à la République de Venise, il réalise plusieurs séjours à Paris où il est « invité » par Napoléon. Il devient alors l’un des sculpteurs officiels de l’empereur et de son entourage pour lesquels il réalise de nombreuses œuvres, notamment le portrait officiel de Napoléon et celui de sa seconde épouse Marie-Louise d’Autriche en 1810 ou encore les Trois Grâces commandées par Joséphine de Beauharnais en 1813.
Les « Têtes idéales » incarnent, sous couvert d’une identité mythique, mais d’après un modèle réel que l’artiste idéalise, une synthèse originale en hommage à l’intemporel génie italien. Pour le buste de Calliope, l’artiste se réfère précisément à la série des neuf Muses antiques conservées dans la salle octogonale du musée Pio Clementino du Vatican, musée qu’il a contribué à créer. Il s’inspire de la Muse de la poésie épique Calliope pour créer une forme de beauté idéale qu’il veut harmonieuse, à la fois lyrique, délicate, naturelle et méditative.
La première version de Calliope répond à une commande du poète toscan Giovanni Rosini, biographe de l’artiste. Le succès de cette œuvre conduit à d’autres prestigieuses commandes, dont l’exemplaire de la comtesse d’Albany conservé au musée Fabre à Montpellier.
Les recherches de Canova autour du thème des « Têtes idéales » interagissent avec ses travaux de portraitistes et ses commandes des Napoléonides. Dans cette période d’intense interaction avec Napoléon et son cercle, entre 1810 et 1814, les portraits officiels sont imprégnés de cette quête du Beau idéal. Ainsi, Gérard Hubert en 1964, dans son ouvrage La sculpture dans l’Italie napoléonienne, envisage que notre Calliope s’inspirerait des traits d’Elisa Bonaparte, sœur de l’empereur. Le professeur Mario Guderzo, quant à lui, y verrait plutôt un portrait de l’impératrice Marie-Louise.
Cette sculpture a fait partie de la collection de la famille Gourgaud, dont le premier du nom, le général Gourgaud fut un fidèle parmi les fidèles de l’empereur qu’il suivit dans toutes ses campagnes et même dans son exil sur l’île de Sainte-Hélène où il a recueilli ses mémoires. Les collections familiales Gourgaud ont été dispersées dans une vente organisée en 2001 à Paris, dans laquelle figurait notre buste sous le titre Portrait présumé de l’Impératrice Marie Louise.