Louis LICHERIE Dreux, 1642 - Paris, 1687
Porcie se donnant la mort
Estimation 20 000 - 30 000 € [$]
Louis LICHERIE Dreux, 1642 - Paris, 1687
Porcie se donnant la mort
Huile sur toile, de forme ovale
(Restaurations)
Porcie killing herself, oil on canvas, by L. Licherie
Hauteur : 73,50 Largeur : 61 cm
Provenance : Chez Jacques-Philippe Le Bas, graveur et marchand d'estampes ;
Sa vente après décès, Paris, décembre 1783, n° 7 (comme Charles Le Brun) : "Charles Le Brun. Porcie tenant une coupe remplie de charbons ardents ; elle est à mi-corps, légèrement vêtue, & paraît pénétrée de la plus vive douleur. Peinture ovale. H. 16 pouces 6 lignes ; largeur 21 pouces" (dimensions interverties), vendu 31 livres 13 sols ;
Peut-être vente de la collection César-Louis-Marie de Villeminot, Paris, 25-29 mai 1807(comme école de Charles Le Brun) : "Jeune fille vue à mi-corps indiquant une étude pour le sujet de Porcie", vendu 21 francs ;
Peut-être vente Jacques Cambry, 15-17 mai 1810, n° 106 (comme excellente copie d'après Charles Le Brun), vendu 31 francs ;
Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Me Doutrebente, 18 novembre 2016, n° 72 ;
Collection particulière, Île-de-France
Expositions : 'Louis Licherie (1624-1687). Un peintre sous Louis XIV', Cherbourg-en-Cotentin, musée Thomas Henry, 17 juin-25 septembre 2022, p. 116-117, n° P5 (catalogue par F. Marandet)
Commentaire : Une estampe de Pierre-Charles Lévesque (1727-1812) intitulée 'La Douleur', indiquant le nom de son propriétaire d'alors, le marchand d'estampes Jacques-Philippe Le Bas
Oeuvre en rapport :
Une version très proche à quelques détails près : Vente anonyme ; New York, Christie's, 21 mai 1992, n° 45 (comme Michel II Corneille)
Le sujet de notre tableau est tiré de la 'Vie de Marcus Brutus' de Plutarque. L'héroïne romaine Porcie se donne ici la mort en avalant des charbons ardents après avoir appris la mort de son époux Brutus lors de la débâcle de la bataille de Philippes en 42 avant J.C. Notre œuvre récemment rendue au peintre Louis Licherie par François Marandet avait auparavant été associée au corpus de Charles Le Brun. C'est ainsi qu'est comprise l'œuvre dès le XVIIe siècle comme en atteste sa description dans le catalogue de vente dressé à la mort du marchand d'estampes et graveur Jacques-Philippe Lebas qui possédait le tableau et en avait tiré une estampe (fig. 1).?
Les représentations de Porcie, fréquentes au XVIIe siècle, s'inséraient parfois dans des séries peintes sur le thème des Femmes illustres ou femmes fortes. Ainsi, le peintre Guy François, actif en Auvergne et dans le Languedoc dans la première moitié du XVIIe siècle, réalise pour le décor d'une propriété de Haute-Loire, le portrait de Porcie ainsi que ceux de la reine Zénobie, de Panthée, de Lucrèce et de Judith. Aussi notre tableau faisait-il peut-être partie d'un tel ensemble, que l'on ne peut identifier à ce jour.
Comme le souligne également François Marandet dans le catalogue de l'exposition consacré à Licherie, la coiffure de la jeune fille, qui rappelle la mode de la fin du XVIIe siècle, interroge sur le bon titre à donner à cette œuvre. Peut-être faut-il y voir le portrait d'une jeune femme jouant Porcie. L'histoire de l'héroïne romaine avait en effet dès le milieu du XVIe siècle inspiré plusieurs auteurs de pièces de théâtre. Citons Robert Garnier qui publie Porcie en 1568, Daniel Guérin de Bouscal qui fait paraître en 1637 'La Mort de Brute et de Porcie, ou La vengeance de la mort de César', dédiée au cardinal de Richelieu ou encore Claude Boyer et sa 'Porcie romaine' de 1646, dédiée à Madame de Rambouillet.
Estimation 20 000 - 30 000 €