1985 Lancia 037
Véhicule de compétition
Sans titre de circulation
Châssis n° ZLA151AR0*00000412 (voir texte)
- Pionnière du Groupe B, modèle du titre mondial 1983
- Spécifications Evo 2 usine
- Etat de conservation remarquable
- Machine de légende
Pionnière du Groupe B, la Lancia 037 est atypique car, simple propulsion, elle répond à une conception basée sur la légèreté et la maniabilité, telle que l'a voulue Cesare Fiorio. En fait, cette voiture est une évolution de la Beta Monte-Carlo d'endurance, sur laquelle ont été testée en 1980-1981 les solutions de suralimentation par compresseur mécanique ou turbo.
Présentée en octobre 1981, elle est constituée d'une structure monocoque dotée d'un berceau tubulaire à l'avant et à l'arrière et du 4-cylindres 16 soupapes provenant de la Fiat 131 Abarth, en position longitudinale et équipé d'un compresseur Abarth à commande mécanique. Légère, compacte, c'est la première "vraie" Groupe B et elle peut commencer à s'exprimer dès la saison 1982 puisque les 200 exemplaires imposés par l'homologation voient le jour avant avril 1982. Après une première participation en avril au Rallye Costa Esmeralda, en Sardaigne, une première évolution apparaît au Rallye de Madère où le carburateur Weber cède la place à une injection Bosch, complétée d'un système d'injection d'eau. Les meilleurs résultats commenceront à apparaître à la fin de la saison : Markku Alen se classe quatrième au Rallye du RAC, et premier des Groupe B.
Le titre 1982 revient à Audi mais, après cette saison de rodage, Lancia est bien armé pour 1983. L'année démarre en trombe avec un doublé des 037 au Rallye de Monte-Carlo, entre les mains de Walter Röhrl et Markku Alen. Si l'équipe italienne s'incline derrière Audi au Portugal, elle reprend la main ensuite avec un triplé au Tour de Corse, un doublé en Grèce et une victoire en Nouvelle-Zélande. Audi se rattrape en fin de saison mais Lancia assène le coup de grâce avec un triplé au San Remo : le titre mondial lui revient !
La situation se présente moins bien pour 1984 : Walter Röhrl quitte Lancia pour Audi dont les Quattro Sport sont plus au point, alors que les Peugeot montent en puissance. Malgré un moteur dont la cylindrée a été augmentée à 2 111 cm3, les deux roues motrices des 037 sont à la peine contre les machines à transmission intégrale, surtout sur les surfaces meubles. Ce qui n'empêche pas la 037 de défendre chèrement sa peau et de signer un très beau doublé au Tour de Corse et quelques podiums. Mais Cesare Fiorio doit réagir et il le fait avec la préparation de la Delta S4 qui, présentée à la fin de 1984, ne sera homologuée qu'à la fin de 1985. Malgré ses qualités de maniabilité, la 037 souffre par rapport à ses concurrentes et son meilleur résultat de 1985 sera la deuxième place de Mikki Biasion au Rallye du Portugal.
Quoi qu'il en soit, ce modèle a laissé à Markku Alen des souvenirs marquants, comme il le rappelait récemment dans Classic & Sports Car : "Je ne sais pas si c'est la meilleure voiture que j'ai pilotée, mais c'est celle que je préférais. C'est aussi la seule avec laquelle je ne suis pas parti en tonneau... J'adorais la 037, mais n'avoir que deux roues motrices nous défavorisait sur la terre. Sur le goudron, elle était imbattable. J'ai remporté le Tour de Corse en 1983 et 1984 avec une 037, et j'étais très fier de ces résultats."
Étant une des premières Groupe B produites, la Lancia 037 a eu le temps de briller en dehors du Championnat du Monde des Rallyes, en championnats nationaux ou européens entre les mains de pilotes de la trempe de Andruet, Darniche, Capone, Tabaton ou Clarr, en plus de ceux déjà cités. Elle laisse une empreinte particulièrement marquée sur cette époque des rallyes automobiles.
La voiture de la vente
La Lancia 037 de la collection est en configuration Evo 2, aux standards Abarth usine Groupe B des années 1983-1986. Comme le rappelle Olivier Quesnel, "Quand nous avons constitué la collection, j'ai souhaité qu'une 037 en fasse partie. J'en ai parlé à Bruno Saby, qui m'a répondu qu'il en existait une chez Volta, le préparateur italien. Nous avons pu la récupérer en 1990. Selon moi, c'est une voiture qui a couru aux couleurs "Lancia Martini", puis sous la livrée "Olio Fiat" avec Fabrizio Tabaton."
Il faut rester prudent concernant l'historique et l'attribution des courses qu'a effectué la voiture à l'époque. En effet, comme nous avons pu le constater pour d'autres marques, il était courant au sein des teams importants, d'avoir un titre de circulation qui soit utilisé pour plusieurs voitures, selon la disponibilité des voitures et les contraintes temporelles et géographiques. Une immatriculation peut sous-entendre plusieurs histoires et voitures. D'autre part comme nous l'avons constaté pour d'autres 037 Evo 2, il apparait clairement que la zone du tablier sur laquelle est frappée le numéro de châssis a été découpée et ressoudée ce qui ne permet pas d'assurer avec certitude l'identité de la voiture.
Ces éléments montrent à quelle point cette voiture vient d'une autre époque, achetée directement à Volta en 1990, et à quel point il est rare de trouver une 037 Evo 2 qui a été soigneusement conservée par le même propriétaire depuis cette date.
Ayant été jalousement conservée au musée depuis trois décennies, elle se présente dans un état de conservation incroyable, avec son 4-cylindres à injection d'eau et son compresseur Abarth à commande mécanique. Cette voiture a été refaite par Volta en livrée "Martini". Nous avons eu le plaisir d'entendre les vocalises du moteur mais elle devra être révisée intégralement avant de prendre la route. Elle constitue une occasion rare de s'offrir une des pionnières du Groupe B, une des rares à y avoir brillé sur deux roues motrices grâce à une légèreté et une maniabilité hors du commun. C'est grâce à elle que Lancia a pu décrocher le titre au Championnat du Monde des Rallyes 1983, le seul en Groupe B pour la marque italienne. En cela, elle rejoint les plus belles légendes de cette catégorie mythique.
Nous informons les acheteurs que l'ensemble des véhicules de la collection ont été peu utilisés ces dernières années s'agissant d'une collection muséale. Ils sont donc vendus en l'état, sans contrôle technique et devront bénéficier d'une révision générale avant de reprendre la route.
Competition car
Unregistered
Châssis n°ZLA151AR0*00000412 (voir texte)
- Group B pioneer, 1983 World Title model
- Evo 2 factory specification
- Remarkably well-conserved condition
- Legendary machine
A pioneer in Group B, the Lancia 037 was atypical being a simple rear-wheel drive with a design emphasising low weight and handling, as Cesare Fiorio had wanted. In fact, the 037 was an evolution of the Beta Monte-Carlo endurance car, used during 1980 - 1981 to test both mechanical and turbo supercharging solutions.
First presented in October 1981, the car had a monocoque structure with tubular sub-frames at front and back, and was equipped with the Fiat 131 Abarth's 16-valve 4-cylinder engine positioned longitudinally and fitted with a mechanically-controlled Abarth compressor. Light and compact, the Lancia 037 was the first real Group B car and made its entrance during the 1982 season, as the 200 examples required for homologation were ready by April 1982. After an initial outing in April in the Costa Esmerelda Rally in Sardinia, the first evolution arrived in time for the Madeira Rally, with Bosch injection replacing the single Weber carburettor and a water injection system added. The best results came at the end of the season with Markku Alen finishing fourth in the RAC Rally, the first of the Group B cars.
The 1982 title went to Audi but, with the 'running-in' season completed, Lancia was well-prepared for 1983. Which was demonstrated from the off, with the two 037s driven by Walter Röhrl and Markku Alen finishing 1st and 2nd in the Monte-Carlo Rally. The Italian team then came in behind Audi in Portugal, but were in control again for the Tour de Corse with a top three finish, followed by a one-two in Greece and a victory in New Zealand. Audi started to catch up towards the end of the season when Lancia struck the final blow with a top-three finish at San Remo : the World Title was back in their hands!
The outlook wasn't so good for 1984 : Walter Röhrl left for Audi to drive the highly developed Quattro Sport, and the Peugeots were gaining in power. Despite an increased engine size of 2 111cc, the two-wheel drive of the 037s struggled against machines with four-wheel drive, particularly on loose surfaces. This didn't stop the 037s valiantly defending themselves, and there was a particularly impressive 1-2 result in the Tour de Corse and several other podium finishes. Cesare Fiorio, needing to respond, began preparing the Delta S4, but although this new machine appeared at the end of 1984, it wasn't homologated until the end of 1985. Although the 037 handled brilliantly, it couldn't match its competitors and the best result during 1985 was Mikki Biasion's second place in the Portuguese Rally.
In any event, this model has left Markku Alen with some wonderful memories, which he recalled recently in Classic & Sports Car : " I don't know if it's the best car that I've driven, but it was my favourite. It was also the only one I didn't roll…I loved the 037, but only having two-wheel drive put us at a disadvantage off road. On the tarmac it was unbeatable. I won the Tour de Corse in 1983 and 1984 in an 037, and I was very proud of these results."
As one of the first Group B cars to appear, the Lancia 037 had time to distinguish itself beyond the World Rally Championship, in national and European championships driven by such talented drivers as Andruet, Darniche, Capone, Tabaton and Clarr, as well as those mentioned above. It left a lasting impression in this memorable era of rallying.
The car in the sale
The Lancia 037 in the collection is in Evo 2 configuration, built to Abarth factory Group B specification for 1983 - 1986. Olivier Quesnel recalls:
"When we set up the collection, I wanted to include an 037. I mentioned this to Bruno Saby, who told me that there was one at Volta, the Italian preparer. We were able to get hold of it in 1990. I am of the opinion that it ran first in "Lancia Martini" colours, then in the "Olio Fiat" livery with Fabrizio Tabaton."
One must remain cautious about the history and particular races the car took part in in period. For, as we have seen with other marques, it was common for large teams to have one registration document for several cars, to allow for the constraints of time, geography and availability. One registration document could be associated with several cars and histories, and as we have seen on other 037 Evo 2s, it appears that the section of the bulkhead with the chassis number stamped on has been cut away and re-welded, so we are not able to verify the car's identity with certainty.
These elements are an illustration of the different era this car comes from. What is worth noting is how rare it is to come across an 037 Evo 2 that has been in the hands of one careful owner since 1990, when it was acquired directly from Volta.
Having been conserved vigilantly at the museum for the last three decades, this car is presented in incredibly well-conserved condition, with its 4-cylinder water injection engine and mechanically-controlled Abarth supercharger. It was re-done in "Martini" livery by Volta. We were able to listen to the engine started up but the car will require a full re-commission before it can be driven. Here is a rare opportunity to acquire a Group B pioneer, one of few cars to have performed brilliantly in this class with two-wheel drive, thanks to its low weight and superb handling. The 037 won the World Rally Championship for Lancia in 1983, and was the Italian marque's only Group B car to do so. A genuine icon from this legendary category.
We inform buyers that all the vehicles in the collection have been little used during the last years as they are part of a museum collection. They are sold as presented and therefore require recommissioning before being driven on the road.
COLLECTION MICHEL HOMMELL ET OLIVIER QUESNEL
LE MANOIR DE L'AUTOMOBILE - LOHEAC
Au début des années 1970, j'ai eu le privilège de rencontrer Michel Hommell et Olivier Quesnel, avant qu'eux-mêmes cultivent une amitié idéale.
Olivier, meilleur ami de jeunesse de Patrick Tambay, débutait une carrière d'attaché de presse au sein du Simca Racing Team, avant de rejoindre Jean Todt chez Peugeot Talbot Sport, et Michel Hommell, ancien de la coupe R8 Gordini, diversifiait son groupe de presse né de la course et du titre phare " Echappement ", quand à l'issue d'un premier dîner ils partagèrent ce sentiment singulier de se connaître depuis toujours. Créant les occasions de se revoir et notamment au squash dont le perdant offrait une caisse de vin, l'éditeur provoquait : " Je te demanderai de me rejoindre quand j'aurai les moyens de rémunérer tes talents ".
La boutade prit effet en 1984 et six mois plus tard, Olivier hérita de la gestion du Groupe. Durant 25 ans les deux amis vécurent sans ombre dans le même bureau, l'un serein, optimiste et tenace, l'autre rigoureux, à l'esprit vif et de synthèse, les deux visionnaires.
A la fin des années 1980, Jacky Setton avait réuni dans son château de Wideville des Formules 1 " gagnantes " dont je décrivis dans " Une Collection d'avance ", le sens, l'originalité et l'ambition de la démarche. Le même souci de l'excellence anima les deux complices dans la discipline des rallyes, avec ces Groupe B au palmarès de feu, bluffés par leurs performances et le courage et la virtuosité des pilotes à les dompter. Michel et Olivier étaient nourris par leur implication active, pour la saison 1988 dans le championnat de France de Rallycross, aux côtés du talentueux Bruno Saby au volant de la monstrueuse Lancia Delta S4 aux couleurs de Metal 5. Cette S4 allait former la pierre angulaire d'une collection qu'ils allaient chiner dans toute l'Europe, alors que ces éphémères et emblématiques Groupe B venaient juste de quitter la scène, assurant à la collection une authenticité et un charme inégalable. La salle des Groupe B, demeurait dans le musée de Lohéac, l'un des passages les plus exaltants, mêlant à la brutalité aride de ces beautés victorieuses le recueillement et l'admiration qui étaient dû aux talents de leurs pilotes, funambules fragiles sur le fil de la vie.
En 2008 Olivier se vit offrir la direction de Citroën Racing puis de Peugeot Sport l'année suivante. Bilan : 4 titres de champion du monde pilote et constructeur au bénéfice des chevrons et deux premières places au Mans 2009 ainsi qu'un titre mondial d'endurance en 2011 au bénéfice du Lion.
Hommell s'était lui construit une sorte de féodalité dont il était le seigneur bienveillant, à la fois festive en réanimant un village endormi, Lohéac, muséale, avec une réunion de plus de 400 voitures et une exposition Arts et Traditions populaires, et sportive, en construisant un circuit capable d'accueillir une manche du Championnat du monde de Rallycross….
Cette amitié perdure, intacte et entretenue sans qu'il y ait davantage à dire de ce bel attachement que Montaigne à l'adresse de la Boétie : " parce que c'était lui, parce que c'était moi ".
La collection est le reflet du caractère des inséparables, des compétiteurs !
Hervé Poulain
At the start of the 1970s, I had the privilege of meeting Michel Hommell and Olivier Quesnel, before they had forged the perfect collaboration.
Olivier, Patrick Tambay's closest childhood friend, started his career working in PR for the Simca Racing Team, before joining Jean Todt at Peugeot Talbot Sport, and Michel Hommell, a former R8 Gordini Cub competitor, was diversifying his motorsport-themed publishing group, which included the flagship publication " Echappement ". Following a first dinner they shared the uncanny feeling of having known each other forever. They found reasons to meet, particularly for games of squash where the loser offered the winner a case of wine, and the publisher vowed : " I will ask you to join me when I have the means to pay for your talents ".
This came to pass in 1984 and six months later, Olivier took over the running of the group. For the next 25 years, the two friends lived in each other's shadow, working in the same office. Two visionaries, one calm, optimistic and tenacious, the other rigorous, quick-witted with an eye for the big picture.
At the end of the 1980s, in his château in Wideville, Jacky Setton assembled a collection of Formula 1 " winners ", with a vision, originality and ambition that I have described in " Une Collection d'Avance ". It was with the same aim that our two accomplices approached the rally discipline, amazed by the performance of these cars and the courage and skill required by the drivers to tame them. Michel and Olivier were boosted by their own involvement, during the 1988 season in the French Rallycross Championship, with the talented Bruno Saby at the wheel of the monstrous Lancia Delta S4 in Metal 5 colours. This S4 would form the cornerstone of a collection they went on to assemble from across Europe, just as these ephemeral and iconic Group B cars were leaving the scene, providing an obvious appeal and a guaranteed authenticity. The Group B room is one of the most thrilling sections of the museum in Lohéac, combining the uncompromising brutality of these victorious beauties with an admiration for the talents of their drivers, tightrope walkers on the fragile thread of life.
In 2008 Olivier was offered the management of Citroën Racing, and Peugeot Sport the following year. The result : 4 driver's and constructor's world championship titles for Citroën and two first places at Le Mans in 2009, as well as a World Endurance title in 2011 for Peugeot. Meanwhile, Hommell built himself a kind of feudalism of which he has become the benevolent lord. It offers a celebration, reanimating the sleepy village of Lohéac, a museum, bringing together more than 400 cars, an exhibition of popular Arts and Traditions, and sport, with the creation of a circuit capable of hosting a round of the Rallycross World Championship…
The friendship continues, as strong as ever, summed up by the words of Montaigne talking about La Boétie: " because it was him, because it was me ".
The collection reflects the personality of these two inseparable competitors !
Hervé Poulain
Photos © Peter Singhof
Estimation 500 000 - 800 000 €
Sold 548,320 €
* Results are displayed including buyer’s fees and taxes. They are generated automatically and can be modified.