Eugène DELACROIX Charenton-Saint-Maurice, 1798 - Paris, 1863
Rencontre de cavaliers maures
Sold 39,000
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Eugène DELACROIX Charenton-Saint-Maurice, 1798 - Paris, 1863
Rencontre de cavaliers maures
Plume et encre brune
Signé et daté 'Eug Delacroix / 1834.' en bas à droite
Collision of Arab horsemen, pen and brown ink, signed and dated, by E. Delacroix
h: 18,50 w: 25,40 cm
Provenance : Collection Haro ;
Collection Choquet ;
Collection Hard ;
Collection du baron Joseph Vitta ;
Puis par descendance
Expositions : 'Eugène Delacroix', Nice, Palais des Arts Musée Jules Chéret, 1930, n° 28
'Eugène Delacroix', Paris, musée du Louvre, n° 357
Bibliographie : Ernest Chesneau, "Eugène Delacroix", in 'L'Art', XXIX, n° 2, 7 mai 1882, p. 107, repr.
Alfred Robaut, 'L'œuvre complet d'Eugène Delacroix', Paris, 1885, n° 563
Raymond Escholier, 'Delacroix. Peintre, graveur, écrivain', Paris, 1927, t. II, p. 23, repr.
Lee Johnson, 'The paintings of Eugène Delacroix. A Critical catalogue', vol. III, Oxford, 1986, p. 165, mentionné dans la notice du n° 355
Commentaire : Notre dessin est une reprise autographe avec variantes et dans le sens inverse du tableau de Delacroix Choc de cavaliers arabes (fig. 1), vendu aux enchères en 1998 à Paris1. Réalisée entre 1833 et 1834, cette toile fut refusée au Salon de 1834. La question de la datation est intéressante dans la mesure où notre dessin est daté '1834' par l'artiste. L'eau-forte de notre dessin a été publiée en report lithographique dans 'Le Musée, Revue du Salon de 1834', et son rédacteur A. Decamps mentionne alors " le dessin que M. Delacroix a bien voulu nous faire d'après son tableau ". Pour Lee Johnson, cela prouve que Delacroix fit lui-même le dessin préparatoire à l'eau-forte, version donc postérieure au tableau, que l'artiste a probablement voulue inversée pour faciliter le travail des graveurs. Lee Johnson recense ainsi deux dessins à la plume de Delacroix d'après son tableau, dont le nôtre, tous deux datés de 1834 (voir L. Johnson, op. cit.).
La scène figure deux cavaliers arabes qui semblent vouloir brutalement et subitement stopper la course de leur monture et ainsi les empêcher de se défier. Ce type de comportements de ces guerriers orientaux fut constaté directement par l'artiste lors de son premier voyage au Maroc en 1832. Il décrit précisément cette action dans ses correspondances : " Dans leurs évolutions militaires qui consistent à lancer leur chevaux de toute leur vitesse et à les arrêter subitement après avoir tiré leur coup de fusil, il arrive souvent que les chevaux emportent leur cavalier et se battent entre eux quand ils se rencontrent ". Les chevaux ici sont donc librement assimilés à des fauves par notre artiste. Les deux cavaliers semblent avoir perdu la maîtrise de leurs montures, et bien que tirant ardemment sur les rênes, ils ne peuvent contenir la puissance et la fougue de l'animal surexcité. Notre dessin particulièrement abouti, témoigne de la virtuosité de Delacroix dans l'utilisation de la plume. Le trait est saillant et rapide. La difficulté que pourrait être la reprise d'un de ses tableaux en sens inverse est aisément surmontée et l'effet esthétique remarquable dégagé par la feuille en font une œuvre autonome particulièrement désirable, que la prestigieuse provenance ne fait que conforter. Grand collectionneur de tableaux anciens et du XIXe siècle, Joseph Vitta voua un culte à Delacroix dont il collectionna les œuvres avec passion. Il se porta acquéreur à la première vente de son intime Haro en 1892 de l'iconique Mort de Sardanapale, en faisant le fleuron de sa collection pendant près de trente ans avant de le céder au musée du Louvre.
1. Vente anonyme ; Paris, Piasa, 19 juin 1998, n°28, vendu 46.500.000 francs (prix marteau).
Estimation 30 000 - 50 000 €
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