SOUPAULT (Philippe)
Tapuscrit original des Mémoires de l'oubli.
Sold 3,120
€ [$]
SOUPAULT (Philippe)
Tapuscrit original des Mémoires de l'oubli.
2 volumes grand in-8 (23 x 18 cm), classeurs noirs à anneaux.
[1] f., 130 [=134] p., [3] ff. volants ajoutés (p. 22 bis, 35 bis, 57 bis) ; [1] f., p. 131-259 (pas de p. 164-169, 198).
Tapuscrit original corrigé des Mémoires de l'Oubli.
Premier état dactylographié sur papier perforé, avec corrections autographes, de ces mémoires commencés en 1967 et interrompus en 1978.
La dactylographie est annotée de sa main, principalement au crayon, parfois à l'encre violette, ou d'une autre main, sans doute Ré Soupault, sa femme, ainsi que Lydie Lachenal, que Soupault chargea en 1979 de réviser et mettre en forme ces mémoires. La chapitration est manuscrite et n'était pas prévue initialement.
Ces mémoires commencent en août 1914 avec la déclaration de guerre et s'interrompent à l'année 1933. Ils embrassent l'essentiel des milieux littéraires et de l'avant-garde des années 1920-30 : on y lit le récit de la découverte de Lautréamont et de l'écriture automatique (p. 24), des relations conflictuelles avec André Breton et les autres surréalistes menant à son éviction du groupe surréaliste (" j'étais devenu un "infidèle" ", p. 162), son entrevue décevante avec Picasso devenu riche, la suspicion avec laquelle étaient regardés les ballets russes et le monde de Cocteau par les surréalistes, le récit du scandale du banquet en l'honneur de Saint-Pol-Roux où Rachilde est conspuée (p. 139-141). Soupault fait quelques beaux portraits, comme celui du jeune Michaux qui s'ennuie comme correcteur dans une revue, des éditeurs (Grasset), des mécènes et salonnières (Jacques Doucet, p. 29, Marie-Louise Bousquet). Une place non négligeable est consacrée à ses voyages aux États-Unis en 1931
(p. 207 sq.), dans l'Allemagne de
la République de Weimar finissante aux secousses pré-nazies (p. 240 sq.) et dans la Russie soviétique qui lui fait très mauvaise impression. On retiendra en particulier l'étonnant récit de sa rencontre fortuite avec Hitler en 1934 dans un ascenseur à l'hôtel Kaiserhof à Berlin qu'il essaie sans succès d'interviewer : " Je fus frappé par son regard ou plutôt son absence de regard, par sa vulgarité et l'étroitesse de ses épaules. […] Le "Führer" ne broncha pas, mais le secrétaire me répondit brutalement : Le "Führer" ne discute pas avec des journalistes français " (p. 244). Certaines corrections donnent l'impression que des noms sont mis au banc des mémoires, ainsi de l'amitié avec Miró. On joint 1 feuillet autographe de Soupault de format petit in-4 (20 x 21 cm) pour la quatrième de couverture du t. I (avec ratures et corrections) et 1 billet autographe (8 x 13,5 cm) adressé à Lydie Lachenal, tous deux à l'encre violette, faisant allusion à une citation d'Aragon sur Aquarium. Il semble qu'une relecture de l'ensemble ait été faite par Soupault vers 1979-80 pour la publication du t. I. De cette étape dans le projet éditorial doit aussi dater un billet de la même encre, collé à la p. 173. Les Mémoires de l'Oubli, dont Lydie Lachenal suggéra semble-t-il le titre, paraîtront en 3 tomes chez Lachenal & Ritter (1981, 1986 et 1997, le dernier tome posthume).
Important tapuscrit de premier état avec de nombreuses corrections autographes.
Provenance :
Vente Ader, 28 juin 2012, n° 357.
Les p. 97, 101, sont des demi-pages, découpe d'une vingtaine de lignes à la p. 228 attribuée à Mme Ré Soupault, semblant correspondre à un portrait à charge de Staline. Nombreux feuillets détachés, quelques traces laissées par des trombones.
Estimation 2 500 - 5 000 €
Sold 3,120 €
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