TABLE D'ÉPOQUE LOUIS XVI, VERS 1780-1785 Estampille de Jean-Henri Riesener
En placage de satiné, amarante, bois de rose et marqueterie florale de bois fruitiers, ornementation de bronze ciselé et doré, le plateau ceint d'une galerie ajourée orné au centre d'un bouquet de fleurs au naturel dans un médaillon sur un fond de losanges et fleurs, la ceinture ouvrant par un tiroir en façade, les montants en gaine réunis par une tablette d'entrejambe, estampillée J.H.RIESENER sous la traverse droite, numérotée à l'encre noir "n° 27" sous la tablette d'entrejambe ; petits accidents et manques
H. : 75,5 cm (29 3/4 in.)
l. : 63 cm (24 3/4 in.)
P. : 41,5 cm (16 1/4 in.)

Jean-Henri Riesener, reçu maître en 1768

Provenance :
Vente à Paris, Palais Galliera, le 8 décembre 1969, lot 139.

Bibliographie comparative :
P. Kjellberg, " Le Mobilier Français du XVIIIe siècle ", Les Éditions de l'Amateur, Paris, 2008, p. 750, fig. C.

A Louis XVI ormolu-mounted, satinwood, amaranth, tulipwood and floral marquetry table, stamped by Jean-Henri Riesener, circa 1780-1785

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Notre table à écrire s'apparente par son esthétique à plusieurs autres livrées pour le Garde-Meuble de la Reine dans les années 1780-1785. De fines moulures de bronze soulignent leurs lignes et leur plateau est orné d'une marqueterie "en mosaïque" à losanges avec des fleurs et d'un médaillon ovale au centre représentant un bouquet de fleurs.

Notre table à écrire s'apparente par son esthétique à plusieurs autres livrées pour le Garde-Meuble de la Reine dans les années 1780-1785. De fines moulures de bronze soulignent leurs lignes et leur plateau est orné d'une marqueterie "en mosaïque" à losanges avec des fleurs et d'un médaillon ovale au centre représentant un bouquet de fleurs.

Une table à écrire exécutée par Jean-Henri Riesener, livrée en 1784 au Garde-Meuble de la Reine porte la marque du château de Trianon. Bien que de plus grande taille (l.?: 80 cm), elle reprend le même parti pris décoratif. Son plateau est orné d'un bouquet de fleurs inscrit dans une réserve ovale sur un fond de marqueterie identique de losanges et fleurs. La façade à ressaut dissimule ici une écritoire sous la forme d'une tablette coulissante. Les lignes sont sobrement soulignées de moulures de bronzes dorés, les pieds en gaine terminés par les mêmes sabots.

Son précieux et féminin décor, la relative simplicité des bronzes par rapport à ceux que l'on peut trouver sur les meubles livrés pour Marie-Antoinette à la même époque, laissent supposer qu'elle fut destinée à une princesse et très probablement à Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI qui résidait régulièrement à Trianon (1).

Une autre table à écrire très proche et de même taille que la précédente est conservée en Angleterre dans les collections James de Rothschild à Waddesdon Manor (2). Elle comporte la marque du château des Tuileries apposée lors de l'inventaire dressé en 1826.
" Le Journal du Garde-Meubl "e décrit une table similaire livrée par Jean-Henri Riesener pour les nouveaux appartements de Marie Antoinette à Compiègne,
le 30 novembre 1780?:
N°3048 - " Une Table a Ecrire de marqueterie assortissant a la Commode ayant une tablette couverte de maroquin a i un grand tiroir sur le côté est petit Tiroir garni d'encrier poudrier et boëte a Eponge de cuivre argenté le dessus pareil à celui de la table à Travailler [n° 3046…le dessus a panneaux à mosaïques et Rosettes, le panneau du milieu représentant un Groupe de fleurs de bois satiné sur un fond d'amarante…] et même ornemens de Bronze surdoré d'or moulu [… moulures, chapiteaux, sabots, cadres, balustrades anneaux et entrées de serrures] longue de 30 pouces sur 18 pouces de profondeur et 27 pouces
de haut."(3).

Cependant si notre table s'inscrit dans la lignée des tables précédemment citées, elle s'en détache par sa forme et ses proportions plus réduites qui correspondent davantage à celles d'une autre table à écrire conservée également à Waddesdon Manor (4), livrée par Riesener en 1782 pour le boudoir de la Méridienne à Versailles. D'un décor légèrement différent mais ornée de très riches bronzes, elle est munie d'une galerie ouverte et d'une tablette d'entrejambe.

(1) P. Arrizoli Clementel, " Le Mobilier de Versailles, XVIIe et XVIIIe siècles ", Tome 2, pp. 150-151.
(2) P. Arrizoli Clementel, " Le Mobilier de Versailles, XVIIe et XVIIIe siècles ", Tome 2, pp. 150-151.
(3) A.N. O1 3320
(4) G. de Bellaigue, "Furniture, Clocks and gilt bronzes, The James A. de Rothschild Collection at Waddesdon Manor", Fribourg, 1974, vol II, n°106.


Estimation 20 000 - 30 000 €

Sold 229,600 €
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