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BRASSENS (Georges) Manuscrits autographes pour la chanson Le Grand chêne. 14 p. et une ligne sur 10 ff.
Ensemble de manuscrits pour la chanson Le Grand chêne, figurant sur l'album Supplique pour être enterré à la plage de Sète, gravé en 1966. Les documents présentent plusieurs versions, dont une définitive avec tonalité (2 p. sur 2 ff., 2 petites corrections), beaucoup de recherches, des ratures, ainsi que des strophes entourées pour être retenues.
S'inspirant de La Fontaine et de la fable du Chêne et du roseau, Brassens, cherche à créer une chanson très imagée. Mais il ne perd pas de vue l'enseignement moral qu'on peut tirer des histoires bien racontées. " Il faut tenir compte que l'un des poètes que j'estime le plus se nomme La Fontaine et que, de ce fait, j'entends tout de même tirer de chacun de mes mots le maximum de signification, ou, si tu aimes mieux : d'ironie, d'humour, de saveur, et même de morale " (lettre de Brassens à Toussenot, 8 juin 1950). " Vivre en ayant constamment à l'esprit l'idée de sa propre fin provoque l'apathie ou l'énergie créatrice. Dans ce cas, l'homme lucide refuse de partir sans avoir laissé une trace ; comme ces amoureux qui gravent leurs noms sur la peau du grand chêne avant de l'inviter à se planter chez eux et qui, au fil des jours et des années, l'élémentaire générosité s'étant émoussée, le brûlent dans leur cheminée. La morale du " Grand chêne " est limpide : "Le curé de chez nous, petit saint besogneux, / Doute que sa fumée' s'élève jusqu'à Dieu. / Qu'est-c'qu'il en sait, le bougre, et qui donc lui a dit / Qu'y a pas de chêne en paradis ?" La postérité s'acquiert en cherchant à gagner sa place en paradis. " (Poulanges, p. 150.)
On voit dans ces brouillons, comment Brassens s'est éloigné de références trop explicites, pour aller, comme toujours vers la subtilité. " Des roseaux bien pensant qu'avaient lu La Fontaine " devient " Du matin jusqu'au soir ces petits rejetons / Tout juste canne à pêche à peine mirlitons / Lui tournant tout autour chantaient, in extenso / L'histoire du chêne et du roseau. " On le voit également noter et tester des rimes : " au cœur au mitan âgé de 107 ans " ou explorer diverses formes de narration : " Grand père m'a conté qu'il était une fois, une belle forêt si vaste que ma foi ". Certains couplets sont entourés pour être vraisemblablement travaillés, car ils n'ont pas été conservés dans la version définitive.
On joint à cet ensemble de manuscrits une lettre autographe signée " Georges " à Fred Mella, Paris, lundi 15 janvier 1968. Cette lettre, instructive à bien des égards, accompagnait le " brouillon d'une chanson avec quelques variantes " et en précise la genèse : " J'avais une histoire assez vague de deux amoureux qui se rencontraient dans une forêt (une histoire qui n'a pas eu de suite). À un moment ils gravaient leurs prénoms enlacés sur l'écorce d'un arbre. Tout est parti de là. Pour étoffer mon idée qui n'allait pas bien loin je fis parler l'arbre je lui fis raconter son histoire aux amoureux et surtout je le fis marcher. […] Une image que j'entrevis à ce moment là et qui fit beaucoup pour m'inciter à suivre cette nouvelle direction ce fut celle de l'arbre tenu par les deux amoureux. "
Estimation 12 000 - 18 000 €
Vendu 31 200 € * Les résultats sont affichés frais acheteur et taxes compris. Ils sont générés automatiquement et peuvent subir des modifications.
Lot 225
BRASSENS (Georges) Manuscrits autographes pour la chanson Le Grand chêne.
BRASSENS (Georges) Manuscrits autographes pour la chanson Le Grand chêne. 14 p. et une ligne sur 10 ff.
Ensemble de manuscrits pour la chanson Le Grand chêne, figurant sur l'album Supplique pour être enterré à la plage de Sète, gravé en 1966. Les documents présentent plusieurs versions, dont une définitive avec tonalité (2 p. sur 2 ff., 2 petites corrections), beaucoup de recherches, des ratures, ainsi que des strophes entourées pour être retenues.
S'inspirant de La Fontaine et de la fable du Chêne et du roseau, Brassens, cherche à créer une chanson très imagée. Mais il ne perd pas de vue l'enseignement moral qu'on peut tirer des histoires bien racontées. " Il faut tenir compte que l'un des poètes que j'estime le plus se nomme La Fontaine et que, de ce fait, j'entends tout de même tirer de chacun de mes mots le maximum de signification, ou, si tu aimes mieux : d'ironie, d'humour, de saveur, et même de morale " (lettre de Brassens à Toussenot, 8 juin 1950). " Vivre en ayant constamment à l'esprit l'idée de sa propre fin provoque l'apathie ou l'énergie créatrice. Dans ce cas, l'homme lucide refuse de partir sans avoir laissé une trace ; comme ces amoureux qui gravent leurs noms sur la peau du grand chêne avant de l'inviter à se planter chez eux et qui, au fil des jours et des années, l'élémentaire générosité s'étant émoussée, le brûlent dans leur cheminée. La morale du " Grand chêne " est limpide : "Le curé de chez nous, petit saint besogneux, / Doute que sa fumée' s'élève jusqu'à Dieu. / Qu'est-c'qu'il en sait, le bougre, et qui donc lui a dit / Qu'y a pas de chêne en paradis ?" La postérité s'acquiert en cherchant à gagner sa place en paradis. " (Poulanges, p. 150.)
On voit dans ces brouillons, comment Brassens s'est éloigné de références trop explicites, pour aller, comme toujours vers la subtilité. " Des roseaux bien pensant qu'avaient lu La Fontaine " devient " Du matin jusqu'au soir ces petits rejetons / Tout juste canne à pêche à peine mirlitons / Lui tournant tout autour chantaient, in extenso / L'histoire du chêne et du roseau. " On le voit également noter et tester des rimes : " au cœur au mitan âgé de 107 ans " ou explorer diverses formes de narration : " Grand père m'a conté qu'il était une fois, une belle forêt si vaste que ma foi ". Certains couplets sont entourés pour être vraisemblablement travaillés, car ils n'ont pas été conservés dans la version définitive.
On joint à cet ensemble de manuscrits une lettre autographe signée " Georges " à Fred Mella, Paris, lundi 15 janvier 1968. Cette lettre, instructive à bien des égards, accompagnait le " brouillon d'une chanson avec quelques variantes " et en précise la genèse : " J'avais une histoire assez vague de deux amoureux qui se rencontraient dans une forêt (une histoire qui n'a pas eu de suite). À un moment ils gravaient leurs prénoms enlacés sur l'écorce d'un arbre. Tout est parti de là. Pour étoffer mon idée qui n'allait pas bien loin je fis parler l'arbre je lui fis raconter son histoire aux amoureux et surtout je le fis marcher. […] Une image que j'entrevis à ce moment là et qui fit beaucoup pour m'inciter à suivre cette nouvelle direction ce fut celle de l'arbre tenu par les deux amoureux. "
Estimation 12 000 - 18 000 €
Vendu 31 200 € * Les résultats sont affichés frais acheteur et taxes compris. Ils sont générés automatiquement et peuvent subir des modifications.