COMMODE D'ÉPOQUE LOUIS XIV Attribuée à Nicolas Sageot (1666-1731)
Paris, vers 1700-1710
Vendu 91 000
€ [$]
COMMODE D'ÉPOQUE LOUIS XIV Attribuée à Nicolas Sageot (1666-1731)
Paris, vers 1700-1710
Marqueterie en première et contrepartie de cuivre et d'écaille rouge, nacre polychrome, corne teintée et ivoire, ornementation de bronze ciselé et verni, le plateau orné au centre d'un couple sous un dais, flanqué d'un servant agenouillé, décor de danseurs tenant des miroirs, la façade en arbalète ouvrant par cinq tiroirs, les montants disposés en pans coupés, formant console et refends, les côtés et les entrées de serrure à décor de masque féminin coiffé d'une palmette, les pieds terminés par des sabots en forme de pieds de biche ; restaurations
H. : 84 cm (33 in.)
l. : 119 cm (46 3/4 in.)
P. : 67 cm (26 1/4 in.)
Nicolas Sageot (1666-1731), ébéniste libre au Faubourg Saint-Antoine, puis maître ébéniste avant 1706
A Louis XIV gilt-varnish mounted, tortoiseshell, gilt-brass, ivory, mother-of-pearl and tinted horn inlaid commode, attributed to Nicolas Sageot (1666-1731), circa 1700-1710
Le décor du plateau de cette commode se retrouve sur une seconde pièce (fig. 1), bien que réalisée en marqueterie de laiton et non en ivoire et en nacre teintée en bleu, comme sur notre exemplaire. Aussi, les miroirs ovales que portent les danseurs de part et d'autre de la scène centrale ont été remplacés sur la seconde commode par des bouquets de fleurs. Cependant, l'aspect général de ces deux commodes est très proche de celui d'une autre, estampillée par Nicolas Sageot.
On y retrouve la façade en arbalète à quatre rangs de tiroirs et le montant médian, ainsi que des motifs marquetés pratiquement identiques disposés sur les tiroirs et sur les parties latérales. Seule l'absence du tablier, ainsi que le modèle de la réserve médiane du plateau constituent les quelques différences entre la commode exécutée par Sageot et celle-ci.
En revanche, sur un bureau à caissons et à pieds en consoles, faisant partie des collections royales de Suède et estampillé par Nicolas Sageot, la composition du plateau est pratiquement identique à celle de notre commode, à l'exception du motif renfermé dans la réserve médiane : le personnage assis jouant d'une guitare et entouré par deux amours ailés qu'on voit sur le bureau, a été remplacé dans notre cas par cette scène à trois personnages suggérant le Festin des Dieux. Autant d'éléments qui permettent de rattacher notre commode à la production de l'atelier de Nicolas Sageot et les ateliers parisiens.
Cette manière de concevoir le décor marqueté de cuivre et d'écaille, qui forme le revêtement des meubles de Sageot, caractérise plus généralement une grande partie de l'ébénisterie parisienne à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècles et trouve son origine dans l'activité de différents ateliers de marqueteurs qui utilisaient les modèles inspirés par l'œuvre de Berain, tout en les adaptant aux exigences imposées par les commandes précises des ébénistes, telles celles de bureaux, de commodes, d'armoires ou de bibliothèques. Ainsi, la collaboration entre Sageot et le marqueteur Toussaint Devoy (†1753) - mise en évidence par l'article de M. Pierre Grand sur Le mobilier Boulle et les ateliers de l'époque - est essentielle pour la compréhension de ce phénomène : il n'est pas surprenant alors que des décors très similaires avec ceux du revêtement de notre commode se trouvent sur plusieurs meubles qui peuvent être rattachés à l'atelier de Nicolas Sageot, soit qu'il s'agisse des motifs des tiroirs, soit, en grande partie, de ceux ornant le plateau, à l'instar notamment d'une commode vendue par Artcurial le 14 décembre 2011, lot 17.
Relativement abondante, cette production conservée, estampillée ou attribuée à Sageot, laisse présumer de l'ampleur de son atelier et du rôle important joué par cet ébéniste sur le marché du mobilier parisien pendant les dernières années du règne de Louis XIV. Bien qu'on ne dispose d'un inventaire de l'atelier du faubourg Saint-Antoine, cette supposition se voit confirmée par l'une des ventes de son fonds de commerce conclue par Sageot en 1720, lorsqu'il céda pour 16 000 livres de meubles au marchand joaillier Léonard Prieur, dont, entre autres, quatre commodes de trois pieds huit pouces [119,10 cm] de long aussi de marqueterie de cuivre et d'écaille et pareillement garnies de bronzes valant mil livres, très proches des dimensions de notre commode, de deux autres corps de commodes aussi de marqueterie de trois pieds huit pouces garnis de bronze pour le prix et somme de quatre cent livres, etc.
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Estimation 100 000 - 150 000 €
Vendu 91 000 €
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