COMMODE À L'ANGLAISE DE LA FIN DE L'ÉPOQUE EMPIRE, DÉBUT DE LA RESTAURATION, AVANT 1817 Provenant du château de Saint-Cloud
Estampille de Pierre-Benoît Marcion (1769-1840)
Vendu 18 368
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COMMODE À L'ANGLAISE DE LA FIN DE L'ÉPOQUE EMPIRE, DÉBUT DE LA RESTAURATION, AVANT 1817 Provenant du château de Saint-Cloud
Estampille de Pierre-Benoît Marcion (1769-1840)
En acajou et placage d'acajou flammé, ornementation de bronze ciselé et doré, dessus de marbre vert de mer rapporté, la façade ouvrant par un tiroir en partie haute et deux vantaux découvrant un intérieur aménagé de trois étagères coulissantes, les pieds en boule aplatie à l'avant et droits à l'arrière, estampillée P. MARCION sur le montant avant gauche ; petits accidents ; Marques au dos : St C. 316 à l'encre noire ; un monogramme ST C. et trois fleurs de lys surmontées d'une couronne dans un médaillon apposé au fer probablement apocryphe
H. : 94 cm (37 in.)
l. : 130 cm (51 1/4 in.)
P. : 61,5 cm (24 1/4 in.)
A late Empire-early Restauration gilt-bronze mounted and mahogany commode a l'anglaise, before 1817, stamped Pierre-Benoit Marcion (1769-1840), coming from Saint-Cloud Castle
Les inscriptions figurant au dos de notre commode et de notre secrétaire - " ST C. 316 " et " ST C. 317 " à l'encre noire ainsi que " ST C. " timbré d'une couronne royale et de trois fleurs de lys apposé au fer - font référence au Château de Saint Cloud.
La typographie des numéros, de taille plus petite que les initiales StC qui les précèdent, semble correspondre à un inventaire effectué dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Elle se retrouve sur un guéridon datant de la même période charnière de la fin de l'Empire et le début de la Restauration. Son estampille similaire à la nôtre est en partie couverte par la marque du Château des Tuileries correspondant à la période 1815-1830 (1).
La consultation des archives ne nous a cependant malheureusement pas permis de les identifier ni de les situer, de nombreuses commodes allant en paire avec des secrétaires. Cependant, on peut imaginer qu'ils étaient destinés pour les appartements princiers ou ceux de la suite.
Les formes arrondies des angles rattachent nos meubles à la fin de l'époque Empire ou au début de la Restauration. La qualité des bronzes est remarquable. Ces éléments se retrouvent sur une commode désignée comme Empire et figurant au catalogue raisonné de J.P. Planchon (2).
Le château de Saint-Cloud
Dès le coup d'Etat du 9 novembre 1799, Napoléon Bonaparte fait du château de Saint-Cloud sa résidence favorite. Le 18 mai 1804, c'est dans la galerie d'Apollon que Bonaparte est officiellement proclamé Empereur des Français. Napoléon Ier y instaure une étiquette stricte pour une cour opulente et une salle du trône est aménagée. Après de nombreuses restaurations des intérieurs, des jardins et des Grandes Cascades notamment, Joséphine s'installe dans les anciens appartements Louis XVI vers 1802. L'ameublement hétéroclite du début sera complété et enrichi par des commandes faites aux meilleurs fournisseurs, comme la maison Jacob, Pierre-Benoît Marcion (1769-1840), les soyeux lyonnais et à d'autres prestigieux artisans qui donneront au château toute la pompe digne d'une résidence étatique. La magnificence des salles d'apparat fait de Saint-Cloud un lieu de pouvoir qui vit au rythme impérial. Des fêtes somptueuses ainsi que dans les jardins s'y déroulent, comme en 1806 pour la victoire d'Austerlitz, en 1810 pour le mariage civil de Napoléon avec Marie-Louise d'Autriche, en 1811 pour le baptême du roi de Rome… Mais c'est à la défaite de Waterloo que cette ville impériale se met en retrait avec la capitulation de Paris signée à Saint-Cloud par le maréchal Davout le 3 juillet 1815. Et c'est seulement 34 ans plus tard que Louis-Napoléon Bonaparte séjournera à Saint-Cloud et y sera proclamé Empereur des français le 7 novembre 1852.
Pierre-Benoît Marcion (1769-1840)
Cet artisan est le fils d'un marchand-fripier installé au faubourg Saint-Antoine. Sans précisions au sujet de son apprentissage ni de sa production à ses débuts, il se dénomme lui-même marchand-ébéniste, puis fabricant de meubles et de bronzes à partir de 1807. Le 23 avril 1801, il reçoit sa première grande commande officielle, celle du Sénat pour la production de 82 chaises " curules " en acajou. Cette prestigieuse commande lance sa carrière, et dès 1805, il fournit en quantité importante le Garde-Meuble de la Couronne pour l'ameublement des palais impériaux. Il compte donc parmi les fournisseurs les plus importants de l'Empereur après Jacob-Desmalter et livre ainsi pour le Petit Trianon, Saint-Cloud, Fontainebleau, le Palais des Tuileries, le pavillon de Bagatelle et celui de Monceau, le château de Laeken, le palais de Monte-Cavallo, etc. Sa clientèle privée fut tout aussi prestigieuse et se situe dans l'entourage direct de l'Empereur. Il en est ainsi d'Eugène de Beauharnais pour son hôtel rue de Lille, des Murat, du général Cambronne mais aussi de Talleyrand.
Pour satisfaire ses illustres commanditaires, sa production se caractérise par un soin particulier dans le choix des essences de bois, les finitions précises, les sculptures abouties. Le souci des proportions et l'harmonie du dessin d'ensemble font de Marcion un des plus grands artisans de son époque. Il quittera Paris en 1816 pour s'installer en province et cède alors tout son stock au Garde-Meuble de la Couronne.
(1) Collection Desmarais, un pied-à-terre à New-York, Christie's à New York le 30 avril 2019, lot 79.
(2) J.P. Planchon, " Marcion, Ebéniste de Napoléon ", éditions Monelle Hayot, 2007, p. 179, fig 201.
Estimation 4 000 - 6 000 €
Vendu 18 368 €
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