DRAGONNE D'OFFICIER
Portée par Charles de Bonnières lors du siège de Rome le 30 juin 1849
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DRAGONNE D'OFFICIER
Portée par Charles de Bonnières lors du siège de Rome le 30 juin 1849
En passementerie de fil de coton noir avec coulant en passementerie d'argent.
Avec étiquette écrite à la plume "Dragonne de ce bon Carlo avec laquelle il est monté à l'assaut du siège de Rome le 30 juin et qu'il m'a donnée. Respectez la.
Ou il a été horriblement blessé."
20 x 9 cm (7 3/4 x 3 1/2 in.)
Encadré sous verre
An officer's lanyard taken during the siege of Rome
Commentaire : Historique :
"Dans la nuit décisive du 29 au 30 juin 1849, mis à la tête d'une section de grenadiers d'élite du 32ème de ligne, il entraîna sa petite troupe à l'assaut du plus redoutable bastion, que les Français ont numéroté le huitième et qui constitua la clef de la défense romaine. Sous les feux de mousqueterie et la mitraille des batteries de San Pietro in Montorio et de San Alessio, il escalade la brèche ouverte par l'artillerie française dans le bastion, en chasse les défenseurs, et ralliant à sa poignée de braves, une vingtaine de Voltigeurs du 22ème Léger et du 53ème de ligne, il poursuit au pas de course le long d'une tranchée sa marche victorieuse jusqu'à un pavillon d'où sort un feu nourri. Il s'y empare à la baïonnette de deux canons et fait trente prisonniers dont trois officiers. Horace Vernet dans sa prise de Rome, que possède le musée de Versailles, a immortalisé par son pinceau la bravoure de Charles de Bonnières, dont il a reproduit les traits. Le jeune officier laissant ses prisonniers à la garde de huit hommes, s'élance dans la direction de la maison Garibaldi. Mais au moment où il crie : "En avant les grenadiers, à la baïonnette !" une balle l'atteint en pleine bouche, lui brise sept dents, et les éclats vont se loger dans les gencives, sous la langue, dans le palais. Il est en même temps frappé d'un coup de baïonnette sur la tête et d'éclats de mitraille à la paupière gauche et à la pommette droite. Ses soldats s'empressent et l'emportent. Le soir même, Rome était prise."
Biographie :
Charles de BONNIÈRES de WIERRE
(1822-1887)
Le 13 novembre 1843, il est à Saint-Cyr, d'où il sort le 30 septembre 1845. Nommé le lendemain sous-lieutenant au 32ème d'Infanterie, il s'embarque pour sa première campagne en Afrique le 8 février 1847. Il y reste dans la province d'Oran, le plus souvent à Mostaganem, jusqu'au 28 juin 1848 où il revient en France avec son régiment à l'armée des Alpes . Sous-lieutenant de grenadiers, le 1er mai 1849, il est envoyé au siège de Rome. Quelques jours après ces exploits à Rome, le 12 juillet, le jeune officier, hors de danger, recevait la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur et, un peu plus tard, la médaille commémorative du siège de Rome. Le 13 octobre, il devenait lieutenant à son régiment de ligne. Il rentrait en France le 7 novembre 1852, et ce n'est que plus d'une année après, le 19 décembre 1853 que le gouvernement pontifical décernait à son défenseur la simple croix de chevalier de Saint Grégoire le Grand, rarement aussi bien méritée. Après l'établissement du Second Empire, harles de Bonnières est lieutenant de grenadiers le 12 janvier 1854 ; il passe le 22 juin de la même année au nouveau 1er Régiment de Voltigeurs de la Garde Impériale, et il y est promu capitaine le 30 décembre suivant. C'est à la tête d'une de ces compagnies d'élite qu'il s'embarque pour la Crimée le 5 avril 1855. Aussi soucieux du moral de ses soldats que de leur santé physique au milieu des troupes décimées par le choléra, il donne comme en Italie l'exemple de la bravoure. Grièvement blessé au dos, au thorax, au bras gauche et à la jambe droite par des éclats de bombe dans la nuit du 22 au 23 mai 1955 devant Sébastopol à l'attaque des embuscades du cimetière, il est évacué en France avec une glorieuse proposition de son colonel pour la croix d'officier de la Légion d'Honneur. Il reçoit encore la médaille anglaise de la reine Victoria, la rosette d'officier de Turquie et plus tard la commanderie du Lion et du Soleil de Perse. Mais pour contracter mariage, il va donner sa démission qui est acceptée le 30 juillet 1857. Il se retire avec quatorze ans de services, sept campagnes et quatre blessures.
Estimation 150 - 250 €
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