Vente Maîtres anciens & du XIX siècle - 20 mars 2024 /Lot 116 François de TROY et atelier Toulouse, 1645 - Paris, 1730 Portrait en pied de la dauphine Marie Anne Victoire de Bavière, épouse de Monseigneur, dauphin de France

  • François de TROY et atelier Toulouse, 1645 - Paris, 1730 Portrait en pied de la dauphine Marie Anne Victoire de Bavière, épouse de M...
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François de TROY et atelier Toulouse, 1645 - Paris, 1730
Portrait en pied de la dauphine Marie Anne Victoire de Bavière, épouse de Monseigneur, dauphin de France
Huile sur toile
(Restaurations)

Portrait of Marie Anne Victoire de Bavière, oil on canvas, by F. Troy and workshop
Hauteur : 216 Largeur : 151 cm

Provenance : Vente anonyme ; Paris, Palais d'Orsay, Mes Couturier, Me de Nicolay, 7 décembre 1979, n° 23 (comme Ecole française vers 1700, Portrait de Marie-Adélaïde de Savoie, Duchesse de Bourgogne) ;
Collection Anne-Aymone et Valéry Giscard d'Estaing ;
Vente des collections Anne-Aymone et Valéry Giscard d'Estaing, Paris, Beaussant Lefèvre, 13 décembre 2022, n° 37 (comme Ecole française du début du XVIIIème, Portrait de Marie Adélaïde de Savoie) ;
Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire

Bibliographie : Peut-être Fernand Engerand, 'Inventaires des collections de la Couronne : Inventaire des tableaux du roy rédigé en 1709 et 1710 par Nicolas Bailly', Paris, 1899, p. 465
Dominique Brême, 'François de Troy', cat. exp., Toulouse, musée Paul-Dupuy, 1997, p. 41

Commentaire : Majestueux et solennel portrait d'apparat, notre toile nous plonge dans l'univers complexe de la cour du roi Louis XIV et des différentes cours satellites qu'étaient celles des membres de sa descendance, légitime ou légitimée. Les traits physiques du modèle (sourcils très marqués et hautement placés, fort nez et lèvres imposantes) nous permettent de reconnaître au premier regard la princesse de Bavière qui épousa en 1680 le dauphin, assurant ainsi la lignée des Bourbon.
Une des premières commandes importantes de François de Troy fut justement le portrait de la future dauphine et c'est lui que choisit Louis XIV pour se rendre à Munich afin de fixer les traits de la jeune princesse. Sa présence est avérée à Paris le 11 avril 1679 et le 27 décembre de la même année : son séjour en Bavière se situe ainsi entre ces deux dates1.
Après la réception du portrait peint de la dauphine à Versailles, peu avant que le mariage ne soit contractualisé avec la Bavière, Madame de Sévigné nota que " Le portrait de Madame la Dauphine est arrivé ; il est très médiocrement beau. On loue son esprit, ses dents, sa taille ; c'est où de Troy n'a pas trouvé à s'exercer2". Tout était dit : ne correspondant pas physiquement 'aux canons de son époque', la dauphine se fait vite remarquer à son arrivée à Versailles par son esprit, ses manières parfaites, son intelligence. Le dauphin s'accommode fort bien de tout cela et pour lui seul compte qu'elle soit vive d'esprit et vertueuse.
L'essentiel de sa fonction est accompli par la naissance des trois héritiers mâles (Bourgogne, Berry et Anjou) mais avec le temps la dauphine souffre de problèmes de santé et de l'éloignement de son époux. Malgré une appétence pour la politique, Louis XIV lui empêche toute ingérence dans les affaires publiques et se réfugier dans les petites affaires de la cour n'est guère de son goût. Elle trouve en la personne de Madame, épouse du frère du roi, la complice idéale pour partager son temps entre princesses allemandes intellectuellement vives.

Notre grand portrait d'apparat, en raison de la main posée sur la couronne, correspond sans doute à la période qui suit le décès de la reine Marie-Thérèse en juillet 1683. C'est en effet après cette date que la dauphine est mise en avant comme première dame de la cour et emménage dans les appartements de la reine au premier étage des grands appartements de Versailles. Il est énoncé en 1997 que notre toile pourrait être le portrait peint à Munich3 mais nous pensons ici que les dimensions de la toile et son iconographie qui propulse le modèle au rang de princesse 'régnante' en raison de sa main posée sur la couronne impose une date de réalisation entre 1683 (date de la mort de la reine Marie-Thérèse) et 1690 (date de la mort de la dauphine).


1. Dominique Brême, 'François de Troy', catalogue d'exposition, Toulouse, musée Paul-Dupuy, 7 avril-7 juillet 1997, p. 39
2. Madame de Sévigné, 'Correspondance' (texte établi, présenté et annoté par Roger Duchêne), Paris, 1974, t. II, p.776
3. Dominique Brême, 'François de Troy', catalogue d'exposition, Toulouse, musée Paul-Dupuy, 7 avril-7 juillet 1997, p. 41

Nous remercions Monsieur Dominique Brême de nous avoir aimablement confirmé l'attribution de cette oeuvre par un examen de visu le 15 février 2024.
Estimation 40 000 - 60 000 €

Lot 116

François de TROY et atelier Toulouse, 1645 - Paris, 1730
Portrait en pied de la dauphine Marie Anne Victoire de Bavière, épouse de Monseigneur, dauphin de France

Estimation 40 000 - 60 000 € [$]

François de TROY et atelier Toulouse, 1645 - Paris, 1730
Portrait en pied de la dauphine Marie Anne Victoire de Bavière, épouse de Monseigneur, dauphin de France
Huile sur toile
(Restaurations)

Portrait of Marie Anne Victoire de Bavière, oil on canvas, by F. Troy and workshop
Hauteur : 216 Largeur : 151 cm

Provenance : Vente anonyme ; Paris, Palais d'Orsay, Mes Couturier, Me de Nicolay, 7 décembre 1979, n° 23 (comme Ecole française vers 1700, Portrait de Marie-Adélaïde de Savoie, Duchesse de Bourgogne) ;
Collection Anne-Aymone et Valéry Giscard d'Estaing ;
Vente des collections Anne-Aymone et Valéry Giscard d'Estaing, Paris, Beaussant Lefèvre, 13 décembre 2022, n° 37 (comme Ecole française du début du XVIIIème, Portrait de Marie Adélaïde de Savoie) ;
Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire

Bibliographie : Peut-être Fernand Engerand, 'Inventaires des collections de la Couronne : Inventaire des tableaux du roy rédigé en 1709 et 1710 par Nicolas Bailly', Paris, 1899, p. 465
Dominique Brême, 'François de Troy', cat. exp., Toulouse, musée Paul-Dupuy, 1997, p. 41

Commentaire : Majestueux et solennel portrait d'apparat, notre toile nous plonge dans l'univers complexe de la cour du roi Louis XIV et des différentes cours satellites qu'étaient celles des membres de sa descendance, légitime ou légitimée. Les traits physiques du modèle (sourcils très marqués et hautement placés, fort nez et lèvres imposantes) nous permettent de reconnaître au premier regard la princesse de Bavière qui épousa en 1680 le dauphin, assurant ainsi la lignée des Bourbon.
Une des premières commandes importantes de François de Troy fut justement le portrait de la future dauphine et c'est lui que choisit Louis XIV pour se rendre à Munich afin de fixer les traits de la jeune princesse. Sa présence est avérée à Paris le 11 avril 1679 et le 27 décembre de la même année : son séjour en Bavière se situe ainsi entre ces deux dates1.
Après la réception du portrait peint de la dauphine à Versailles, peu avant que le mariage ne soit contractualisé avec la Bavière, Madame de Sévigné nota que " Le portrait de Madame la Dauphine est arrivé ; il est très médiocrement beau. On loue son esprit, ses dents, sa taille ; c'est où de Troy n'a pas trouvé à s'exercer2". Tout était dit : ne correspondant pas physiquement 'aux canons de son époque', la dauphine se fait vite remarquer à son arrivée à Versailles par son esprit, ses manières parfaites, son intelligence. Le dauphin s'accommode fort bien de tout cela et pour lui seul compte qu'elle soit vive d'esprit et vertueuse.
L'essentiel de sa fonction est accompli par la naissance des trois héritiers mâles (Bourgogne, Berry et Anjou) mais avec le temps la dauphine souffre de problèmes de santé et de l'éloignement de son époux. Malgré une appétence pour la politique, Louis XIV lui empêche toute ingérence dans les affaires publiques et se réfugier dans les petites affaires de la cour n'est guère de son goût. Elle trouve en la personne de Madame, épouse du frère du roi, la complice idéale pour partager son temps entre princesses allemandes intellectuellement vives.

Notre grand portrait d'apparat, en raison de la main posée sur la couronne, correspond sans doute à la période qui suit le décès de la reine Marie-Thérèse en juillet 1683. C'est en effet après cette date que la dauphine est mise en avant comme première dame de la cour et emménage dans les appartements de la reine au premier étage des grands appartements de Versailles. Il est énoncé en 1997 que notre toile pourrait être le portrait peint à Munich3 mais nous pensons ici que les dimensions de la toile et son iconographie qui propulse le modèle au rang de princesse 'régnante' en raison de sa main posée sur la couronne impose une date de réalisation entre 1683 (date de la mort de la reine Marie-Thérèse) et 1690 (date de la mort de la dauphine).


1. Dominique Brême, 'François de Troy', catalogue d'exposition, Toulouse, musée Paul-Dupuy, 7 avril-7 juillet 1997, p. 39
2. Madame de Sévigné, 'Correspondance' (texte établi, présenté et annoté par Roger Duchêne), Paris, 1974, t. II, p.776
3. Dominique Brême, 'François de Troy', catalogue d'exposition, Toulouse, musée Paul-Dupuy, 7 avril-7 juillet 1997, p. 41

Nous remercions Monsieur Dominique Brême de nous avoir aimablement confirmé l'attribution de cette oeuvre par un examen de visu le 15 février 2024.
Estimation 40 000 - 60 000 €

Détails de la vente

Vente : 4415
Date : 20 mars 2024 17:00
Commissaire-priseur : Matthieu Fournier

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mfournier@artcurial.com

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Maîtres anciens & du XIXe siècle