Vente Maîtres anciens & du XIX siècle - 22 novembre 2023 /Lot 71 François de TROY Toulouse, 1645 - Paris, 1730 Portrait de Catherine de La Boissière, née Loison, tenant le manuscrit d'une sarabande composée par ses soins

  • ¤ François de TROY Toulouse, 1645 - Paris, 1730 Portrait de Catherine de La Boissière, née Loison, tenant le manuscrit d'une sarabande
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François de TROY Toulouse, 1645 - Paris, 1730
Portrait de Catherine de La Boissière, née Loison, tenant le manuscrit d'une sarabande composée par ses soins
Huile sur toile

Portrait of Catherine de La Boissière, née Loison, holding the manuscript of one of her sarabandes, oil on canvas, by F. de Troy
Hauteur : 56 Largeur : 45,50 cm

Bibliographie : Dominique Brême, 'François de Troy (1645-1730)', Paris-Toulouse, 1997, p. 96, repr. et p. 183, note 21

Commentaire : Lot en importation temporaire
L'acquéreur devra acquitter des frais d'importation, soit 5,5% en sus du prix d'adjudication sauf s'il réexporte immédiatement le lot hors de l'Union Européenne.

Lot in temporary importation.
In addition to the commissions and taxes, and additional import fees of 5,5% of the hammer price will be charged. The import fees can be retroceded to the purchaser on presentation of written proof of exportation outside European Union.

" 'Scavez vous à quoi les Loisons
Ont tant gagné de Ducatons ?
C'est à bien faire la besogne
Qu'on fait au Bois de Boulogne' 1. "

La réputation des sœurs Loison - Jeanne la blonde et Catherine la brune - était des plus sulfureuses. Célébrées pour leurs multiples amants, elles étaient à la fois courtisanes, tenancières d'une salle de jeu et musiciennes 2. Entourées d'une compagnie riche, brillante et cultivée, elles usaient de leur influence jusqu'au membres de la Cour. Or, si leurs aventures distrayaient le roi Louis XIV, ce dernier tint tout de même à les maintenir à distance, conduisant même Jeanne à l'exil en 1711. Sur cette toile, François de Troy représente Catherine Loison, alors âgée de trente ans environ, assise au bord d'un lit en bois doré. De sa main droite, la jeune femme souriante tient une partition parfaitement lisible qui illustre une sarabande de sa composition, soutenue par un amour ailé qui la regarde tendrement. À la transition du Grand Siècle et du Siècle des Lumières, François de Troy apporte un grand soin au traitement des tissus chatoyants que revêt le modèle. Il livre un portrait dynamique - loin de certaines de ses formules parfois austères - aux coloris chauds et harmonieux. Élève de son père, puis de Nicolas Loir et Claude Lefebvre, François de Troy fut reçu à l'Académie Royale en 1674 et demeure considéré comme l'un des principaux portraitistes de son temps. Au Salon de 1699, il exposa trois portraits, parmi lesquels ceux des " Demoiselles Loison sœurs " (Livret du Salon, p. 14). Le tableau est certainement celui cité quelques années plus tard dans l'inventaire des biens de Catherine Loison, qui mentionnait " un Grand Portrait representant ladite Dame [...] peint par De Troyes garny de sa bordure doré 3". Cette toile fut gravée par André Bouys et l'estampe exposée au Salon de 1704 (Livret du Salon, p. 22). En mai 1700, Catherine Loison épousa Pierre Le Cornu, chevalier de La Boissière, dont le nom si approprié suscita un certain nombre de moqueries par ses contemporains. Le mari cocu n'eut à souffrir longtemps de la situation, puisque la gravure d'André Bouys indiquait en 1704 que Catherine était déjà veuve (fig.1). Cette estampe permet d'identifier le modèle du tableau avec certitude et porte une inscription supplémentaire sur la partition : " Sarabande de Mademoiselle Loison ".
Le statut de notre œuvre est très certainement celui d'une répétition autographe du grand tableau connu. Ce procédé était très fréquent chez les commanditaires qui pouvaient commander plusieurs versions de leur portrait pour en offrir à leur entourage. Cette pratique est attestée à plusieurs reprises chez François de Troy, comme pour le 'Portrait du comte de Toulouse' (Agen, musée des Beaux-Arts). Dans sa monographie, Dominique Brême souligne toutefois que la chronologie du processus de création de ces petits formats n'est pas toujours évidente. Spécialité de François de Troy, ces " portraits en petit " pouvaient parfois être antérieurs aux grands, non pas comme 'modelli', mais comme œuvre aboutie destinée à être agrandie.
1. Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, ms. fr. 12620, Chansonnier de Maurepas, vol. 30, feuillet 155.
2. Voir l'article de Pascale Cugy, " Images et célébrité. A propos des portraits en mode de Jeanne et Catherine Loison ", dans Thomas Kirchner, Sophie Raux et Marlen Schneider, L'art de l'Ancien Régime: Sortir du rang!, 2022, p. 127-145.
3. Paris, Arch. nat., MC/CXVII/198, le 30 mars 1705, cité par Calame, Regnard : sa vie et son œuvre, Paris, 1960, p. 89 (note 14).

Œuvres en rapport :
- André Bouys, d'après François de Troy, 'Catherine de Loison, veuve de Messire Pierre Le Cornu, Chevalier Seigneur de La Boissière', estampe, un exemplaire conservé au château de Versailles (inv. LP45.76.1).
- Une composition identique de grand format, collection particulière (mentionnée par Brême, 1997, p. 183, note 21).
- Voir également : vente Londres, Christie's, 24 février 1984, n° 119 (Attribué à François de Troy, 'Portrait présumé de Mlle Catherine de Loison, vêtue d'une robe rouge et blanche, assise dans un fauteuil, un putto lui tenant sa partition', H. 135,5 ; L. 109,5 cm).

Estimation 12 000 - 15 000 €

Vendu 22 304 €
* Les résultats sont affichés frais acheteur et taxes compris. Ils sont générés automatiquement et peuvent subir des modifications.

Lot 71

François de TROY Toulouse, 1645 - Paris, 1730
Portrait de Catherine de La Boissière, née Loison, tenant le manuscrit d'une sarabande composée par ses soins

Vendu 22 304 € [$]

¤ Importation temporaire

François de TROY Toulouse, 1645 - Paris, 1730
Portrait de Catherine de La Boissière, née Loison, tenant le manuscrit d'une sarabande composée par ses soins
Huile sur toile

Portrait of Catherine de La Boissière, née Loison, holding the manuscript of one of her sarabandes, oil on canvas, by F. de Troy
Hauteur : 56 Largeur : 45,50 cm

Bibliographie : Dominique Brême, 'François de Troy (1645-1730)', Paris-Toulouse, 1997, p. 96, repr. et p. 183, note 21

Commentaire : Lot en importation temporaire
L'acquéreur devra acquitter des frais d'importation, soit 5,5% en sus du prix d'adjudication sauf s'il réexporte immédiatement le lot hors de l'Union Européenne.

Lot in temporary importation.
In addition to the commissions and taxes, and additional import fees of 5,5% of the hammer price will be charged. The import fees can be retroceded to the purchaser on presentation of written proof of exportation outside European Union.

" 'Scavez vous à quoi les Loisons
Ont tant gagné de Ducatons ?
C'est à bien faire la besogne
Qu'on fait au Bois de Boulogne' 1. "

La réputation des sœurs Loison - Jeanne la blonde et Catherine la brune - était des plus sulfureuses. Célébrées pour leurs multiples amants, elles étaient à la fois courtisanes, tenancières d'une salle de jeu et musiciennes 2. Entourées d'une compagnie riche, brillante et cultivée, elles usaient de leur influence jusqu'au membres de la Cour. Or, si leurs aventures distrayaient le roi Louis XIV, ce dernier tint tout de même à les maintenir à distance, conduisant même Jeanne à l'exil en 1711. Sur cette toile, François de Troy représente Catherine Loison, alors âgée de trente ans environ, assise au bord d'un lit en bois doré. De sa main droite, la jeune femme souriante tient une partition parfaitement lisible qui illustre une sarabande de sa composition, soutenue par un amour ailé qui la regarde tendrement. À la transition du Grand Siècle et du Siècle des Lumières, François de Troy apporte un grand soin au traitement des tissus chatoyants que revêt le modèle. Il livre un portrait dynamique - loin de certaines de ses formules parfois austères - aux coloris chauds et harmonieux. Élève de son père, puis de Nicolas Loir et Claude Lefebvre, François de Troy fut reçu à l'Académie Royale en 1674 et demeure considéré comme l'un des principaux portraitistes de son temps. Au Salon de 1699, il exposa trois portraits, parmi lesquels ceux des " Demoiselles Loison sœurs " (Livret du Salon, p. 14). Le tableau est certainement celui cité quelques années plus tard dans l'inventaire des biens de Catherine Loison, qui mentionnait " un Grand Portrait representant ladite Dame [...] peint par De Troyes garny de sa bordure doré 3". Cette toile fut gravée par André Bouys et l'estampe exposée au Salon de 1704 (Livret du Salon, p. 22). En mai 1700, Catherine Loison épousa Pierre Le Cornu, chevalier de La Boissière, dont le nom si approprié suscita un certain nombre de moqueries par ses contemporains. Le mari cocu n'eut à souffrir longtemps de la situation, puisque la gravure d'André Bouys indiquait en 1704 que Catherine était déjà veuve (fig.1). Cette estampe permet d'identifier le modèle du tableau avec certitude et porte une inscription supplémentaire sur la partition : " Sarabande de Mademoiselle Loison ".
Le statut de notre œuvre est très certainement celui d'une répétition autographe du grand tableau connu. Ce procédé était très fréquent chez les commanditaires qui pouvaient commander plusieurs versions de leur portrait pour en offrir à leur entourage. Cette pratique est attestée à plusieurs reprises chez François de Troy, comme pour le 'Portrait du comte de Toulouse' (Agen, musée des Beaux-Arts). Dans sa monographie, Dominique Brême souligne toutefois que la chronologie du processus de création de ces petits formats n'est pas toujours évidente. Spécialité de François de Troy, ces " portraits en petit " pouvaient parfois être antérieurs aux grands, non pas comme 'modelli', mais comme œuvre aboutie destinée à être agrandie.
1. Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, ms. fr. 12620, Chansonnier de Maurepas, vol. 30, feuillet 155.
2. Voir l'article de Pascale Cugy, " Images et célébrité. A propos des portraits en mode de Jeanne et Catherine Loison ", dans Thomas Kirchner, Sophie Raux et Marlen Schneider, L'art de l'Ancien Régime: Sortir du rang!, 2022, p. 127-145.
3. Paris, Arch. nat., MC/CXVII/198, le 30 mars 1705, cité par Calame, Regnard : sa vie et son œuvre, Paris, 1960, p. 89 (note 14).

Œuvres en rapport :
- André Bouys, d'après François de Troy, 'Catherine de Loison, veuve de Messire Pierre Le Cornu, Chevalier Seigneur de La Boissière', estampe, un exemplaire conservé au château de Versailles (inv. LP45.76.1).
- Une composition identique de grand format, collection particulière (mentionnée par Brême, 1997, p. 183, note 21).
- Voir également : vente Londres, Christie's, 24 février 1984, n° 119 (Attribué à François de Troy, 'Portrait présumé de Mlle Catherine de Loison, vêtue d'une robe rouge et blanche, assise dans un fauteuil, un putto lui tenant sa partition', H. 135,5 ; L. 109,5 cm).

Estimation 12 000 - 15 000 €

Vendu 22 304 €
* Les résultats sont affichés frais acheteur et taxes compris. Ils sont générés automatiquement et peuvent subir des modifications.

Détails de la vente

Vente : 4335
Date : 22 nov. 2023 16:00
Commissaire-priseur : Matthieu Fournier

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mfournier@artcurial.com

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