Vente Maîtres anciens & du XIX siècle - 23 mars 2022 /Lot 172 Gabriel LOPPÉ Montpellier, 1825 - Paris, 1913 La Mer de Glace et les Grands Charmoz, Chamonix

  • Gabriel LOPPÉ Montpellier, 1825 - Paris, 1913 La Mer de Glace et les Grands Charmoz, Chamonix Huile sur toile (Toile d'origine)

Gabriel LOPPÉ Montpellier, 1825 - Paris, 1913
La Mer de Glace et les Grands Charmoz, Chamonix
Huile sur toile (Toile d'origine)
Signée et datée 'G Loppe 1874' en bas à droite

The Mer de Glace (See of Ice) and the Grands Charmoz, Chamonix, oil on canvas, signed and dated, by G. Loppé
Hauteur : 234 Largeur : 348 cm

Provenance : Resté dans la descendance de l'artiste jusqu'à nos jours

Expositions : 'Modern British & Foreign Pictures', Londres, Conduit Street Gallery, avril 1874, n° 31
En dépôt au Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc, inv. D.2014.1.1

Bibliographie : William J. Mitchell, 'Loppé. Peintre-alpiniste', Londres, 2018, p. 116-117, fig. 82

Commentaire : Toutes ces crevasses semblables à de grandes vagues déferlantes rappellent le nom de ce glacier dans cette immense toile datée de 1874.

A l'extrême gauche au fond, au-delà de l'Aiguille du Tacul, apparaît l'immense face nord des Grandes Jorasses. A l'autre extrémité, dominant l'horizon, surgit la pointe de la Dent du Géant, solitaire et verticale. A droite, les Aiguilles du Grépon, des Grands Charmoz et de la République s'élèvent au-dessus de la Mer de Glace. La composition semble coupée en diagonale par une longue arête de montagnes escarpées. Des nappes de brume planent sur les flancs rocheux. Au milieu du glacier, quelques grands blocs de granit tombés des hauteurs semblent chevaucher la glace. Les couleurs emblématiques de Gabriel Loppé, ces tons bleu foncé dans les crevasses du premier plan annoncent de grands abîmes et des gouffres béants.

A partir de sa première visite à Chamonix en 1849, où le jeune artiste-peintre en devenir se trouva face à la Mer de Glace, Loppé gardera un lien permanent et fort avec cet endroit mythique. Durant un demi-siècle, été comme hiver, il traversera ce glacier dont les quelques kilomètres de glace lui étaient aussi familiers qu'à tous les guides de l'époque. C'était son terrain de jeu. Grâce aux agendas qu'il a tenus à jour pendant toute sa vie d'artiste, consignant ses allées et venues, le temps qu'il faisait ainsi que les températures, nous savons qu'il fréquentait assidument ce site.

Avec souvent une halte au refuge du Montenvers, c'était la voie normale d'accès aux glaciers de Leschaux, du Tacul et du Géant et pour des courses plus lointaines vers l'Italie en passant par le Col du Géant. Loppé et son cortège composé de guides, d'amis et des enfants de la famille partaient en expéditions, qui pouvaient durer plusieurs jours durant lesquels il peignait. C'était sa façon préférée de travailler, il dessinait des croquis, brossait des esquisses à l'huile qu'il nommait ses " pochades ", de l'aube jusqu'au coucher du soleil.

La précision topographique de Loppé est tout aussi frappante que l'originalité de sa palette, surtout quand il s'agit d'interpréter la glace. Sa fidélité à la topographie est une des caractéristiques les plus remarquables de son travail et la preuve qu'il peignait le plus souvent possible sur le motif et en plein air.

Au-delà de la prouesse artistique, Loppé ne pouvait pas imaginer que ce panorama époustouflant du glacier le plus connu et le plus long de France susciterait aussi de nos jours un choc lié à la réduction de son étendue et de son épaisseur et à sa disparition programmée. Nous sommes stupéfaits par les données statistiques et les prévisions. Aujourd'hui, en descendant l'interminable série d'échelles au-dessous du Montenvers, on saisit l'étendue de ce bouleversement climatique.

Une photographie datant de 2018 (fig.1) prise à peu près à l'endroit choisit par Loppé pour représenter cette vue de la Mer de Glace et des Grands Charmoz indique ce que nous devrions savoir de l'impact du changement climatique dans les Alpes. Près de cent cinquante ans plus tard, cela dit tout de l'évolution des glaciers.

W.J. Mitchell


Estimation 350 000 - 450 000 €



Vendu 419 840 €
* Les résultats sont affichés frais acheteur et taxes compris. Ils sont générés automatiquement et peuvent subir des modifications.

Lot 172

Gabriel LOPPÉ Montpellier, 1825 - Paris, 1913
La Mer de Glace et les Grands Charmoz, Chamonix

Vendu 419 840 € [$]

Gabriel LOPPÉ Montpellier, 1825 - Paris, 1913
La Mer de Glace et les Grands Charmoz, Chamonix
Huile sur toile (Toile d'origine)
Signée et datée 'G Loppe 1874' en bas à droite

The Mer de Glace (See of Ice) and the Grands Charmoz, Chamonix, oil on canvas, signed and dated, by G. Loppé
Hauteur : 234 Largeur : 348 cm

Provenance : Resté dans la descendance de l'artiste jusqu'à nos jours

Expositions : 'Modern British & Foreign Pictures', Londres, Conduit Street Gallery, avril 1874, n° 31
En dépôt au Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc, inv. D.2014.1.1

Bibliographie : William J. Mitchell, 'Loppé. Peintre-alpiniste', Londres, 2018, p. 116-117, fig. 82

Commentaire : Toutes ces crevasses semblables à de grandes vagues déferlantes rappellent le nom de ce glacier dans cette immense toile datée de 1874.

A l'extrême gauche au fond, au-delà de l'Aiguille du Tacul, apparaît l'immense face nord des Grandes Jorasses. A l'autre extrémité, dominant l'horizon, surgit la pointe de la Dent du Géant, solitaire et verticale. A droite, les Aiguilles du Grépon, des Grands Charmoz et de la République s'élèvent au-dessus de la Mer de Glace. La composition semble coupée en diagonale par une longue arête de montagnes escarpées. Des nappes de brume planent sur les flancs rocheux. Au milieu du glacier, quelques grands blocs de granit tombés des hauteurs semblent chevaucher la glace. Les couleurs emblématiques de Gabriel Loppé, ces tons bleu foncé dans les crevasses du premier plan annoncent de grands abîmes et des gouffres béants.

A partir de sa première visite à Chamonix en 1849, où le jeune artiste-peintre en devenir se trouva face à la Mer de Glace, Loppé gardera un lien permanent et fort avec cet endroit mythique. Durant un demi-siècle, été comme hiver, il traversera ce glacier dont les quelques kilomètres de glace lui étaient aussi familiers qu'à tous les guides de l'époque. C'était son terrain de jeu. Grâce aux agendas qu'il a tenus à jour pendant toute sa vie d'artiste, consignant ses allées et venues, le temps qu'il faisait ainsi que les températures, nous savons qu'il fréquentait assidument ce site.

Avec souvent une halte au refuge du Montenvers, c'était la voie normale d'accès aux glaciers de Leschaux, du Tacul et du Géant et pour des courses plus lointaines vers l'Italie en passant par le Col du Géant. Loppé et son cortège composé de guides, d'amis et des enfants de la famille partaient en expéditions, qui pouvaient durer plusieurs jours durant lesquels il peignait. C'était sa façon préférée de travailler, il dessinait des croquis, brossait des esquisses à l'huile qu'il nommait ses " pochades ", de l'aube jusqu'au coucher du soleil.

La précision topographique de Loppé est tout aussi frappante que l'originalité de sa palette, surtout quand il s'agit d'interpréter la glace. Sa fidélité à la topographie est une des caractéristiques les plus remarquables de son travail et la preuve qu'il peignait le plus souvent possible sur le motif et en plein air.

Au-delà de la prouesse artistique, Loppé ne pouvait pas imaginer que ce panorama époustouflant du glacier le plus connu et le plus long de France susciterait aussi de nos jours un choc lié à la réduction de son étendue et de son épaisseur et à sa disparition programmée. Nous sommes stupéfaits par les données statistiques et les prévisions. Aujourd'hui, en descendant l'interminable série d'échelles au-dessous du Montenvers, on saisit l'étendue de ce bouleversement climatique.

Une photographie datant de 2018 (fig.1) prise à peu près à l'endroit choisit par Loppé pour représenter cette vue de la Mer de Glace et des Grands Charmoz indique ce que nous devrions savoir de l'impact du changement climatique dans les Alpes. Près de cent cinquante ans plus tard, cela dit tout de l'évolution des glaciers.

W.J. Mitchell


Estimation 350 000 - 450 000 €



Vendu 419 840 €
* Les résultats sont affichés frais acheteur et taxes compris. Ils sont générés automatiquement et peuvent subir des modifications.

Détails de la vente

Vente : 4171
Date : 23 mars 2022 18:00
Commissaire-priseur : Matthieu Fournier

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mfournier@artcurial.com

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