ICÔNE MONUMENTALE DE LA MÈRE DE DIEU TIKHVINSKAYA Russie, école de Novgorod, XVIIe-XVIIIe siècles
Par Afanasy Kolotoshin, Iaroslavl, 1793
Vendu 26 000
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ICÔNE MONUMENTALE DE LA MÈRE DE DIEU TIKHVINSKAYA Russie, école de Novgorod, XVIIe-XVIIIe siècles
Par Afanasy Kolotoshin, Iaroslavl, 1793
Tempera sur bois, dans un exceptionnel oklad en argent 84 zolotniks (875 millièmes) à décor repoussé, ciselé et gravé ; fente restaurée au centre du panneau, quelques accidents et manques mais bon état général
Poinçons de la ville de Iaroslavl, poinçons du maître-essayeur Grigory Lusinov datés de 1793, poinçons d'orfèvre AK en cyrillique pour Afanasy Kolotoshin
H. sans nimbe : 91 cm (35 3/4 in.)
H. avec nimbe : 94,5 cm (37 1/4 in.)
l. : 73,5 cm (29 in.)
Bibliographie comparative :
Igoshev V.V., "Technical, technological and stylistic analysis of art objects by silversmiths of Yaroslavl (17th-18th century)", pp. 118-145.
A tempera on wood and silver oklad icon depicting the Mother of God Tikhvinskaya, the icon 17th-18th century, the silver oklad by Afanasy Kolotoshin, Iaroslav, 1793
L'icône de la Mère de Dieu de Tikhvine est, selon la légende, une des icônes de la Vierge peinte par l'évangéliste Luc. Au Ve siècle, de Jérusalem elle a été déplacée à Constantinople, où, pour elle, a été construite la basilique de Sainte-Marie des Blachernes. À la différence de la Vierge de Smolensk, celle de Tikhvine est plus douce, plus tendre. La Vierge, vêtue du maphorion classique, tient l'enfant-Christ avec sa main gauche et amène le regard de l'observateur dans son corps avec sa main droite, légèrement penchée vers Jésus. Elle regarde hypnotiquement au milieu de la distance, son regard suggérant une transe contemplative, ainsi qu'une profonde solennité envers son Fils. Le Christ bénit sa mère avec sa main droite et tient un rouleau scellé dans sa gauche. La plante du pied droit du Christ est tournée vers le spectateur, caractéristique reconnaissable de la typologie Tikhvin. La représentation de l'Enfant ici est connue sous le nom d'Emmanuel, le Logos divin. En effet, bien qu'il soit petit, en fait de la taille d'un enfant, il a un visage mature, et donc "éternellement jeune et vieux à la fois". L'iconographie de cette icône combine la solennité de la Vierge de type Hodigitria byzantin et le côté maternel de la Vierge Eléousa. Les couleurs sont terreuses et sobres, ajoutant encore à l'atmosphère solennelle, légèrement rehaussées d'or.
En 1383, 70 ans avant la chute de Constantinople, l'icône disparait des Blachernes et apparaît sur les eaux du lac Ladoga, dans la principauté de Novgorod. Puis elle se déplace vers Tikhvine où un monastère sera fondé en son honneur. Au début, sur le site de l'apparition de l'icône est construite une église en bois en l'honneur de l'Assomption de la Vierge puis, grâce aux efforts du grand-duc Vassili IV (1505-1533), une église en pierre est érigée. En 1560, par ordre du tsar Ivan le Terrible, un monastère est construit à Tikhvine, entouré d'un mur de pierre. À l'époque d'Ivan le Terrible et du métropolite Macaire, l'icône miraculeuse était régulièrement transportée à Moscou, avant d'être définitivement conservée dans la cathédrale Sainte-Sophie de Novgorod.
Son culte était très populaire en Russie aux XVe, XVIe et surtout XVIIe siècle, date à laquelle a probablement été réalisée notre icône, qui au vu de sa taille, devait faire partie d'une iconostase d'une église du Nord de la Russie. La présence d'un grand oklad en argent de la fin du XVIIIe siècle et le choix de le faire réaliser par l'un des plus célèbres orfèvres russes de l'époque témoigne de l'importance que devait revêtir cette icône, qui en fait un chef d'œuvre de cet art comme rarement nous avons la possibilité d'en voir en Europe et sur le marché.
Estimation 20 000 - 30 000 €
Vendu 26 000 €
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