PAIRE DE CANDÉLABRES D'ÉPOQUE LOUIS XIV
Vendu 39 360
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PAIRE DE CANDÉLABRES D'ÉPOQUE LOUIS XIV
En bronze ciselé, patiné et doré, le fût représentant un satyre et un satyre femelle retenant deux lumières, reposant sur des piètements en bois noirci terminés par des pieds en boule aplatie
H. : 50,5 et 51 cm (19 3/4 and 20 in.)
l. : 23 et 24 cm (9 and 9 1/2 in.)
Provenance :
Très probablement ancienne collection de Charles-Robert Wynn-Carrington (1843-1928), 1er Marquis de Lincolnshire ;
Très probablement vente Christie's Londres, le 5 décembre 1928, lot 107 ;
Vente à Paris, Me Couturier-Nicolay, le 17 juin 1986, lot 178.
A pair of Louis XIV gilt and patinated bronze two-light candelabra
Cette rare paire de candélabres, datant du début du XVIIIe siècle, illustre un satyre et une bacchante agenouillée, les deux retenant dans chaque main une bobèche de bronze doré.
Nous retrouvons des mentions de ce modèle dans des inventaires ou des ventes prestigieuses dès le XVIIIe siècle :
En 1738 l'inventaire après décès du Maréchal d'Estrée daté du 13 janvier (A.N.M.C ET LXXXVIII / 558) décrit dans la chambre aux bronzes de son hôtel de la rue de l'Université :
" Deux bronzes représentant deux satyres mâles et femelles tenant chacun deux bobèches sur leur pieds de bois noircy garny de bronze n° 671, prisé 80 liv. "
Une autre description correspond assez précisément à notre paire de candélabres :
" 242. Deux candélabres, composés de figures de satyres, hommes et femmes, qui portent dans chaque main une tige pour recevoir des lumières. Les figures assises de 14 p de proportion, sont posées sur des piédestaux ronds, ornés de bronze doré. hauteur totale 19 p. Ces candélabres de 51 cm de hauteur faisaient partie de la vente réunissant à l'hôtel Bullion les anciennes collections Ségur, Clesle et Beaudoin, le 9 avril 1793. Le numéro suivant, le 243 correspondait à deux autres candélabres identiques aux précédents. "
Une autre paire de candélabres est décrite dans la vente après décès de Blondel de Gagny, le 10 décembre 1776 dans son hôtel de la place Vendôme :
" Deux beaux chandeliers ; l'un conposé d'un satyre mâle et l'autre d'un satyre femelle qui portent de chaque main une bobèche, sur des pieds à quatre consoles, le tout de bronze doré : hauteur totale 13 pouces. "
Cette paire se distingue de la nôtre par leur plus petite taille (13 pouces soit 35 cm) et par le fait d'être entièrement de bronze doré.
Parmi les rares exemplaires aujourd'hui connus, mentionnons :
- Collection Edouard-Simon, vente à Berlin, 1929, Vol. II, lots 331-332 (Fig. 1).
- Ancienne collection de M. Ghislain Prouvost, Sotheby's Paris, le 9 décembre 2005, lot 22 (les socles de forme circulaire et non pas contournés comme dans notre paire) (Fig. 2).
- Ancienne collection Vanderbilt-Balsan, vente à Paris, le 19 mars 1981, lot 19 (Fig. 3).
Cette dernière paire correspond en tout point à notre modèle hormis une légère différence au niveau du genoux droit du satyre mâle ; dans l'exemplaire de la collection Vanderbilt il existe un creux entre le genou et le rocher tandis que dans notre paire la fonte de bronze est unie.
Une provenance prestigieuse : Lord Carrington, 1er Marquis de Lincolnshire
La rareté de ce modèle est accrue par sa provenance prestigieuse ; en effet ces candélabres firent très probablement partie de la collection de Charles-Robert Wynn-Carrington (1843-1928), 1er marquis de Lincolnshire.
Lord Carrington était un brillant homme politique anglais, proche du roi Edouard VII, à l'époque prince de Galles, dont il fût l'aide-de-camp. Il obtiendra plusieurs charges importantes dont celle de gouverneur de la Nouvelle Galles du Sud, qu'il occupa entre 1885 et 1890.
À la suite de la mort du marquis, en 1928, Christie's dispersera le contenu de Carrington House et de Daws Hill, High Wycombe, respectivement la demeure londonienne puis la résidence de campagne du marquis dans le comté de Buckimghamshire.
Présentés sous le numéro de lot 107 et, chose rare pour l'époque, illustrés au catalogue, ils étaient ainsi décrits :
" A PAIR OF LOUIS XIV CANDELABRA, formed of bronze figures of male and female Satyrs holding or-molu nozzles for two lights each, on ebonised wood pedestals mounted with or-molu masks and straps, and ball feet - 20 in high ".
Une analyse détaillée de la photographie du catalogue de vente de 1928 nous permet d'avancer une identification avec notre paire. En effet, lorsque l'on observe le socle du candélabre du satyre mâle (Fig. 4), on remarquera un accident dans la partie haute de la moulure en bronze sur la partie gauche du socle. Cela correspond en tout point à l'ancienne restauration effectuée au moyen d'une soudure que l'on retrouve sur le socle de notre paire.
Estimation 15 000 - 20 000 €
Vendu 39 360 €
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